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 blurred lines,, (kai)

whatever happens, we are deathless
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MessageSujetblurred lines,, (kai)      #☾.      posté le Jeu 14 Fév - 3:22
Galatée Valeska
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Galatée Valeska
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jan 2219



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sʇuǝɯoɯ snoıɹolƃ —

Le destin parfois se rit des âmes qu'il balade, à sa guise, entre les parcours sinueux qu'il leur dessine. Parque joueuse dont les phalanges habiles entrecroisent le fil de deux vies, ici et là — subtilement d'abord, jusqu'à ce que l'enchevêtrement de collisions engendre un nœud indéfaisable.  

La première rencontre avec Kai a ceci d'étrange que Thea sait leurs vies déjà profondément liées— peut-être. Tout réside dans ce fragment d'incertitude : peut-être est-il le presque-frère dont elle a appris, dans des circonstances rudes, l'existence insoupçonnée ; ou peut-être n'est-il rien de plus qu'un parfait étranger dont elle n'a qu'imaginé l'importance. Peut-être est-il la clé d'une énigme ; ou peut-être est-il une méprise, vaste bavure. Elle ne saurait dire ce qu'elle préférerait découvrir : une confirmation ou un démenti ? La première serait dévastatrice, bafouerait son statut d'héritière (de l'amour de son père plus que de ses biens, car c'est sa plus grande richesse). Le second s'avérerait déception, puisqu'elle a donné sa parole. A promis à ce pseudo-père, ce bienfaiteur, de retrouver le fils qu'il n'a jamais connu.

L'impact du premier regard échangé n'est intense que pour elle : Kai a la tête ailleurs. Il ne s'aperçoit pas un instant qu'il vient de transpercer l'atmosphère de Galatée avant de filer comme une queue de comète. L'échange est bref, poli, vite expédié. Elle en a le souffle coupé, égarée au cœur d'un pentagramme dont l'apparition de Kai lui a fait oublier l'existence. C'est Caïn qui l'arrache aux méandres embrumés de ses questions sans réponse, et ses mains tremblent lorsqu'elle s'attèle à nouveau à un rituel dont elle ne se souvient plus du but.

Et puis, comme les rides à la surface d'une eau calme, l'onde s'évanouit. Les mois, années s'écoulent sans remous, et les rencontres suivantes s'enchainent, sans éclat, jusqu'à sombrer dans la banalité. Kai Aelan est fade, conclut-elle. Adolescent sans reliefs dont les airs énamourés lui font lever les yeux au ciel, d'ennui, si fort qu'ils menacent d'échapper à leurs orbites. Parce que Thea, elle ne jure que par ambition et projets et qu'à côté, tout lui semble futile et dépourvu d'importance. Alors, l'entrelacs à peine entamé se défait presque entièrement. Il ne reste que ce peut-être lancinant, qui ne déserte jamais tout à fait ses pensées.

C'est lui encore, qui suspend ses mouvements alors qu'elle se drape d'un manteau de plumes et s'apprête à s'éclipser. Les gestes assurés empreints d'une touche d'arrogance s'alourdissent soudain de l'ombre d'une hésitation, et son attention bascule sur le grimoire familial dont les pages ruissèlent des secrets, de l'identité même, des Valeska.
C'est lui aussi (ce peut-être tenace, horripilant) qui la pousse à se saisir de l'ouvrage ancestral pour l'emporter avec elle, au cas où—

Et le cas se présente. Alors qu'assise parmi les spectateurs, elle est livrée au pouvoir d'un autre : de Kai, l'adolescent autrefois jugé fade devenu homme, devenu artiste ; Kai dont la voix de velours suspend le temps. Mais qui, surtout, mue le néant en toile vivante, tissant l'air de masques et de nature morte presque palpable. Elle avait toujours attendu une preuve, Thea — un signe plus conséquent que les soupçons de ressemblance qui la percutaient parfois pour s'évanouir aussi, comme un mirage. Et c'est lorsqu'elle abandonne, cesse de creuser, qu'il apparaît comme une évidence. Pourquoi n'y a-t-elle pas songé ? C'est dans sa magie bien sûr. C'est dans sa magie qu'apparaît la ressemblance. Parce qu'il en fait un usage si particulier, un usage qui suinte son appartenance à la lignée de son père sans plus laisser l'ombre d'un doute. Et le sablier bascule. Les fils écartelés s(e ré)enlacent étroitement, se resserrent. Le temps reprend sa course, mais la réalité n'est plus la même. Kai l'a gravée durablement, en a changé le sens.

Il n'y a plus, entre eux, ce peut-être qu'elle a si longtemps pensé indélébile. Seulement une certitude toute neuve, vérité à nu, qui lui laisse les organes en fusion. C'est lui. C'est réellement lui. Valeska de sang sinon de nom, bâtard qui sans doute s'ignore encore.

Elle songe à s'éclipser.
Il serait si simple de fuir, de tout nier.
Elle tente— mais le grimoire soudain pèse autant qu'une enclume, fardeau sur sa conscience perturbée (c'est lui !). Elle vacille, Thea, cherche prise quelque part ; n'importe où. Agrippe sans y prendre garde la chemise d'un client, froisse le tissu de sa main nerveuse pour s'éviter de basculer. Il proteste, elle ne l'entend pas, trop occupée à rassurer Caïn d'une phrase qui sonne faux, d'un sourire-rictus torve et mal assuré. Je vais bien, j'ai juste— besoin de prendre l'air. Et le travail l'appelle lui, et le soulagement l'étreint elle lorsqu'il n'a d'autre choix que la laisser s'échapper.

Mais ses pieds aussi sont de plomb. Et le destin, comme un oiseau moqueur, place Kai sur son chemin. Il est à une table, hanche appuyée contre la surface tandis qu'on lui parle. Thea ferme les yeux.
Inhale. Exhale. Le contourner est tâche aisée. Le suspens ne tient qu'à la décision qu'elle ne parvient à prendre qu'au dernier moment : et sur une impulsion elle glisse le grimoire à proximité de Kai, assez pour que sa main en bute la surface au moindre mouvement esquissé. Le geste semble rester inaperçu, mais l'objet est trop précieux pour être livré sans précaution. Cœur au bord des lèvres, elle le drape d'une illusion : pour que tous les regards curieux, à l'exception de celui du destinataire, passent à travers sans en remarquer la présence.

C'est une mission vieille de plus d'une décennie qui s'achève lorsqu'elle tourne les talons. Alors pourquoi n'en éprouve-t-elle aucun soulagement ?

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MessageSujetRe: blurred lines,, (kai)      #☾.      posté le Dim 17 Mar - 18:55
Kai Aelan
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Galatée c’était la pièce maîtresse insoupçonnée. Celle qu’on ne savait pas vraiment comment jouer et qu’on regardait avec espoir sans oser la toucher de peur de tout gâcher. La première fois que leurs chemins s’étaient croisés, il n’avait pas su quoi faire d’elle Kai. Ne l’avait, pour être honnête, pas vraiment remarquée. L’amie de Caïn, fort agréable à détailler mais pas assez pour chasser l’image intoxicante de l’autre de son esprit. Alors l’occasion lui était passée sous le nez, par ignorance autant que par bêtise, de se lier à celle qui détenait tant de réponses à toutes ces questions qu’il essayait en vain de ne pas se poser. Jusqu’à ce que la raison l’emporte sur les sentiments des années plus tard. Les interrogations devenant impossible à taire, l’urgence de les voir éclairées avait fini par devenir une nécessité.

Aelan avait obtenu ce qui lui avait manqué une éternité durant, un prénom et un nom pour ce géniteur resté trop longtemps anonyme. Cependant, rien ne l’avait préparé au destin tragique qui accompagnait cette révélation. Cette sensation de vide car le temps lui avait filé entre les doigts, qu’il était arrivé trop tard et était sûrement indirectement responsable de cette mort prématurée. Il ne le connaitrait jamais ce père mille et une fois idéalisé dans ses rêves. Son statut d’orphelin confirmé, il n’avait trouvé rien d’autre à faire qu’enterrer l’affaire et avancer. Mais ce nom de famille c’était comme une litanie, un foutu fantôme qui venait le hanter quand il s’y attendait le moins et qu’il ne parvenait jamais vraiment à chasser.

Valeska, les yeux se fermaient, les muscles se crispaient et le sorcier soufflait pour se débarrasser des syllabes envahissantes de ce patronyme qu’il ne porterait jamais. Jusqu’à ce qu’il l’entende dans d’autres bouches. C’était les sourcils qui se fronçaient à chaque fois, presque tentés de saisir le défi plutôt que de l’occulter. Mais il partait défaitiste le sorcier, se persuadant que ce n’était qu’un faux espoir, une quête derrière laquelle il valait mieux ne pas courir sous peine de finir grièvement blessé. Parce qu’il n’y aurait que de la peine à infliger ou à en retirer. Une image à jamais ternie, une vérité trop dure à accepter, une responsabilité qu’on ne savait pas pouvoir porter.

Mais la haine gangrénait Kai, intimement persuadé de savoir exactement qui lui avait arraché l’opportunité d’avoir un père, un vrai. Et si sa curiosité ne semblait pas assez forte pour aller toquer à la porte d’une veuve, le désir de venger le meurtre l’était suffisamment pour enquêter sur les circonstances de ce dernier. C’est ainsi qu’Aelan avait fini par comprendre sa méprise vis à vis de Galatée. Pourtant, bien trop englué dans son tissu de mensonges, il avait été incapable de trouver le courage de l’aborder. Ses onyx se contentant de l’observer de loin chaque fois qu’il réalisait sa proximité, myocarde battant la chamade dans sa poitrine de dégonflé.

Il avait eu vent des rumeurs et ne sachant quelle valeur y accorder, les avait vite délaissées au profit des bribes d’informations que voulait bien lui lâcher Caïn. Et un jour, l’air de rien, il avait fini par lui proposer de l’emmener à un de ses spectacles. Une idée folle, une lubie, une bouteille lancée à la mer comme un sos par un naufragé. Alors Kai il se demandait si Galatée finirait bien par venir un jour pour le sortir de son île d’incertitudes et le ramener à la réalité. Et quand ses iris avaient croisé les siennes dans la foule, il n’avait eu d’autre choix que de marquer un temps d’arrêt. Comme suspendu entre deux illusions, le pinceau à quelques centimètres de la toile, se demandant comment effectuer le prochain tracé pour éveiller l’intérêt de la seule spectatrice qui comptait.

Il avait mis son âme à nu rien que pour elle sans même qu’elle ne vienne à le soupçonner. Les masques portés, personas avec lesquels il avait tant jonglé au point de se perdre. Les natures mortes, reflets de ce qui couvait à l’intérieur, de cet être qui dépérissait à mesure que ses espoirs s’éteignaient un à un. Et ce foutu ciel étoilé qui couronnait le tout, qu’on ne pensait pas forcément à regarder mais qu’une fois repéré on ne pouvait se soustraire à contempler. L’obscurité qui semblait régner en maître juste pour mieux mettre en valeur la myriade d’astres qui la peuplaient. Les mauvais traits qui faisaient parfois oublier les qualités ou qui, au contraire, étaient balayés par ces dernières. Kai pour qui savait en saisir les nuances et les subtilités.

Et aussi vite qu’il avait commencé, le numéro était arrivé à sa fin sous les applaudissements d’une foule totalement mise de côté par l’illusionniste. Pour se rattraper, il avait adressé nombre de sourires et de révérences exagérées avant de trouver refuge derrière le rideau, son cœur battant toujours la chamade. Il court presque vers sa loge pour s’asperger le visage et se délester de ses habits de scène. Le temps lui manque, il en est persuadé, s’il ne se dépêche pas, elle va encore filer. Mais il ne la laissera pas partir cette fois, l’adrénaline noie sa prudence sous l’audace inspirée par son regard et ce qu’il avait fini par lui livrer. Des métaphores en attendant les mots qu’il mourrait d’échanger avec elle. Alors il court à nouveau, pour de vrai cette fois, scrutant la salle pour l’apercevoir et décider de la meilleure façon de feindre qu’il avait toujours été là. À l’attendre sans vraiment le faire, une main tendue si seulement elle décidait de la saisir.

Mais ses plans sont contrecarrés par quelques clients zélés qui viennent déranger la mascarade. Aussi vite qu’il l’avait aperçue, Galatée avait fini par disparaître de son champ de vision. Son poing s’abat sur la table, une fois les impertinents poliment chassés, et attire son attention sur un grimoire qui n’avait pas été là quelques instants plus tôt. L’incompréhension sur les traits, Kai laisse ses doigts parcourir les pages pour les faire défiler. Il ne saisit pas tout de suite ce qu’il tient entre les mains, ne s’en laisse pas l’occasion, préférant attraper la relique sous le bras pour courir après celle qui la lui a sans doute cédé. Alors quand ses doigts se referment enfin sur son poignet, il ne sait plus vraiment ce qu’il est sensé dire ou faire. Son objectif est atteint et ça a longtemps été tout ce qui comptait, se retrouver entre quatre yeux et voir ce qui en découlerait.

Alors, pour la deuxième fois de la soirée, le temps arrête sa course pour les deux enfants Valeska. Illégitimes et légitimes pour différentes raisons, deux faces d’une même pièce si seulement ils prenaient la peine de se laisser l’occasion de le réaliser. « Leaving so soon ? » La question franchit ses lèvres avant même qu’il n’ait le temps de penser à une autre façon plus adaptée de l’aborder. Plus sérieuse que son ton habituellement taquin, suintant la peur de se manger un oui pour seule réponse et se retrouver à broyer du noir une fois Galatée partie. À bout de souffle, il s’accroche au grimoire comme si sa vie en dépendait, autant pour calmer ses nerfs que pour éviter de trahir les émotions que suscitaient sa présence. « You dropped something on your way out but I’m not sure if it was intentional. » C’est presque susurré avec humour, comme une plaisanterie dont ils étaient les seuls à saisir les nuances. Mais ça ne prend pas. Parce que Kai est incapable de lâcher son poignet, pire il semble inconsciemment l’attirer plus près de lui à chaque seconde qui passe.

La salle est surpeuplée mais il n y a qu’elle.
La musique résonne à vous en donner la migraine mais c’est son silence qui le gêne.
Et, ses yeux sombres, traitres, sont incapables d’hurler autre chose que ces simples mots : s'il te plait, reste.

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MessageSujetRe: blurred lines,, (kai)      #☾.      posté le Mar 26 Mar - 21:13
Galatée Valeska
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Et se heurter à son regard— c'est se heurter au monde à s'en crever le cœur.

Il y a un monde dans ces yeux-mystères dont elle n'a que trop pris la peine de déceler les mots tacites, dont elle n'a que trop longtemps ignoré les maux ((trop soucieuse des siens pour s'inquiéter de ceux de l'autre)). Ces yeux velours qu'elle a tour à tour cherchés et fuis, loyale et lâche et fascinée et égoïste tout à la fois. L'imbroglio d'émotions s'éveille en tempête, en fléau, à ce contact bien différent des vagues effleurements accidentels qui ont nargués leur destin. Une page s'entame, à cet instant — nouvelle et pétrie d'incertitudes, feuille invisible ajoutée au livre de leurs vies parallèles quoique intrinsèquement liées ; et Thea qui n'existe que pour les stratégies et coups d'avance, Thea qui n'osait plus croire en l'intérêt d'un tel moment, Thea ne sait s'il s'agit de l'ébauche d'une intrigue ou de la conclusion-impasse de la tragédie qui les unit. Le rideau est tombé, plus rien ne me retient, elle répond simplement, référence tant au spectacle qu'à leur valse insensée : le grimoire a changé de main, promesse tenue. Mais il y a de l'attente et de l'intensité dans ses traits et elle ajoute — A priori, sur un air d'interrogation. Il désigne le livre qu'il lui a tant coûté de lui abandonner et l'espace d'une seconde

((elle est tentée de prétendre qu'il s'agissait bel et bien d'un oubli, d'une erreur, un bête malentendu (qu'il est à elle à elle à elle à elle)))

mais le regard semi-éteint de celui qu'elle a appelé père, celui qui n'a jamais connu son fils, son sang, sa chair, lui revient comme un boomerang et implose au creux de ses artères. Elle se reprend ((essaye de)). Se fend d'un sourire puis d'un rire, à l'intention des regards qui risqueraient de capter la tension de leur non-dits en pagaille. Se drape de légèreté pour défaire les griffes de possessivité agrippées telles des ronces tout autour de son cœur ((échoue)).

Je ne laisserais jamais derrière moi quelque chose de si précieux par mégarde, ((un battement de myocarde hésitant)) Kai. C'est étrange, de formuler à voix haute la syllabe interdite qui n'a si longtemps hanté que ses pensées. Durant tant d'années passées à prétendre qu'il n'était rien rien rien alors même qu'il représentait tant. Comme un interdit, tabou brisé, son prénom dégouline suavement de la coupe de ses lèvres et elle se surprend ((s'écœure presque)) de la tendresse qu'elle y dénote ((n'est-ce pas une forme de trahison à ses propres intérêts ? Il est… un frère ? Un usurpateur ? Elle ne sait plus très bien. Parce qu'il ne demande rien, mais que tout lui revient — droit du sang)).

Le trouble l'emporte. Elle déteste, déteste perdre le contrôle et pourtant, ferme les yeux ((pour cesser de le dévisager comme dans l'espoir de graver ses traits sur sa rétine)). Conséquence d'une soirée émotionnellement chargée : son palpitant a voyagé dans le temps, sous l'effet d'un show dont elle n'avait pas anticipé l'impact, et le voir si près la confronte à ce qu'elle avait si profondément enterré… parce qu'il lui ressemble. À leur ((son)) père. C'est plus flagrant peut-être à travers le soucis que reflète son visage à présent que le masque joueur cède place au sérieux

((ça ne lui plait pas. C'est une redite de l'évolution par laquelle est passé le géniteur avant le fils : progressivement alourdi par le poids des tracas, jusqu'à ce que son front se creuse d'un pli indélébile, jusqu'à ce que ses éclats de joie se fassent fantômes, jusqu'à ce que son sang imprègne la moquette — elle préfère Kai joyeux)). Why so serious ? elle murmure, gorge nouée, Ton bonheur idiot te sied mieux. Elle lève les yeux au ciel, pour parfaire l'image, muer son agitation en mirage.

Il y a quelque chose de subtile et de flagrant, un paradoxe : il est différent, mais si semblable au Valeska qu'il ne lui a pas été donné de rencontrer. Dans ses mimiques et sa façon d'être. Comme s'il suintait, ironiquement, l'identité qu'on lui avait arrachée ((est-ce qu'elle fabule ? Est-ce qu'Esmée verrait la même chose, à sa place ?)).

Tes illusions— sa voix vacille. Pause. Elle n'aime pas ça. Faiblir, faillir. Elle se redresse Thea, correctement cette fois. Se raisonne ((son existence est trop chargée en mascarade pour qu'elle se risque à s'attacher à quelqu'un apte à la distraire. A-t-il quoi que ce soit à lui apporter ? A quoi peut-il bien lui servir ? Rien (a priori))). Se ferme à lui. Le sourire est plus distant, à présent ; charmant mais détaché. C'était un beau spectacle. Je ne t'ai pas accordé beaucoup de crédit, toutes ces années, j'avoue, elle rit encore et cette fois, c'est honnête ((elle le jugeait tellement)) mais c'était captivant. J'ai au moins la certitude que ce dont tu hérites te servira. Haussement d'épaules, l'air de ne pas y toucher. L'air de ne pas être contrainte de lui céder ce qu'elle a de plus cher. Ne précise pas qu'il y trouvera des sorts à son image, comme faits pour lui ((plutôt que pour elle)).

Il la tient toujours, Kai, consciemment ou non. Elle, en tout cas, n'en est que trop consciente. Sa présence lui sature les sens. Et elle se demande, Thea, s'il perçoit son pouls encore affolé ; espère que non. Tu as ta réponse, j'ai gagné le droit de m'éclipser je crois. Affable mais ferme, de peur qu'il ne fasse remarquer qu'il ne pouvait s'agir que d'un prélude. Qu'il reste des questions par dizaines, centaines — tous ces souvenirs qu'elle possède et qu'il n'a jamais ne serait-ce qu'effleurés : ses racines, son identité. Les cendres qu'elle n'a pas envie de remuer, de peur de s'y perdre.

S'il te plait, laisse-moi t'échapper.

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