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 Truth or dare ? - Lune ♥

whatever happens, we are deathless
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MessageSujetTruth or dare ? - Lune ♥      #☾.      posté le Dim 31 Mar - 15:01
Camille du Bellay
you got two black eyes
Camille du Bellay
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pseudo : Daska (Laura).
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Inscription : 08/12/2018
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heart rate : en couple avec Naya depuis un an et demi, malgré eux mais surtout malgré lui ; au fond de son cœur, les choses ne sont pas aussi claires et simples.
purpose : un boulot minable dans un restaurant, à astiquer des assiettes et à faire briller des verres ternis par le calcaire ; une fois la nuit tombée, son âme de poète se révèle et il laisse courir ses doigts sur son piano.
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NIGHT COURT
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Truth or dare
Lune & Camille

Les doigts enfoncés dans des gants de vaisselle suintant encore la transpiration des précédents plongeurs, la main gauche empoignant avec fermeté une éponge imbibée d’eau chaude et de liquide vaisselle tandis que la droite fait défiler les verres et les assiettes, les uns après les autres, dans la cuve de l’évier, je ne cesse de lever constamment les yeux vers cette horloge accrochée au mur, juste au dessus de ma tête. Elle semble avoir été placée là uniquement pour me narguer. Les aiguilles avancent bien trop lentement sur le cadran pour qu’il ne puisse pas s’agir d’un complot destiné à me rappeler à quel point ce boulot est détestable et pénible. En ruminant intérieurement, j’astique les assiettes comme si ma vie en dépendait, jusqu’à ce qu’arrive enfin l’heure de la pause. La divine et sainte pause tant attendue, celle durant laquelle je peux m’éclipser d’entre les murs de cette fournaise où les bruits des assiettes qui s’entrechoquent ne se taisent jamais et finiront, un jour ou l’autre, par me rendre chèvre. Je me faufile entre les tabliers blancs maculés de taches de graisse et pousse l’épaisse porte de l’arrière cuisine, qui donne sur une ruelle où on ne croise jamais personne. Je sors une cigarette de mon paquet, la grille et inspire une profonde bouffée de nicotine, emplissant mes poumons de cette brûlure si délectable quand on a plus rien d’autre à quoi se raccrocher. Le coeur qui chavire, l’estomac en compote et le cerveau embrumé, c’est une cigarette à peine entamée que j’écrase sous ma semelle, la pause étant trop courte pour pouvoir pleinement la savourer. Je retourne à mon labeur, le moral dans les chaussettes, et dès que sonne la fin du service, je pousse un soupir soulagé.

Le dernier client s’est enfin décidé à quitter cette foutue table sur laquelle il était occupé à s’empiffrer depuis le début de soirée. Je peux enfin savonner son assiette à dessert et ranger ses couverts dans la grande armoire. Dans les cuisines, il n’y a plus personne. Les derniers commis ont rangé leur plan de travail il y a une bonne demi-heure déjà et le chef les a sommé de rentrer chez eux. Comme d’habitude, c’est moi qui dois procéder à la fermeture de l’établissement, maintenant qu’il est presque entièrement vide. Avant ça, je vais m’en griller une dernière à l’arrière du bâtiment. Je ne prends même pas la peine d’enfiler ma veste en cuir pour me protéger de la fraîcheur du soir. Ces derniers temps, les soirées sont particulièrement douces et agréables. On se croirait presque en été, alors qu’il n’en est rien. Mais peut-être que c’est le calme avant la tempête. Je retourne à l’intérieur de l’édifice et me dirige vers la salle pour m’adonner à mon habituel moment de solitude et de calme, avant de rentrer chez moi, où règne le silence absolu et le rappel incessant que personne ne viendra me rejoindre dans l’obscurité, afin de m’arracher à mon isolement. En temps ordinaire, il n’y a plus personne dans la salle où dînent habituellement nos clients, lorsque je m’y rends. Mais ce soir, j’aperçois une épaisse tignasse blonde au milieu des tables et des chaises. Une chevelure d’écume que je reconnaîtrais entre milles autres, tant elle est unique. Je fais le tour de la table à laquelle la jeune femme est attablée et m'assois nonchalamment juste en face d’elle, un sourire s'immisçant déjà sur mes lèvres qui s’étirent. « T’arrives un peu tard pour le dernier service. Le resto est fermé. » Une évidence dont la blonde est tout à fait au courant, mais je sais qu’elle adore mes blagues pas drôles. « Qu’est-c’que tu fais là toute seule ? Tu comptais faire une séance de spiritisme ? On t’a jamais dit qu’il fallait pas jouer au ouija toute seule ? » En plus, tracer une planche de ouija sur un set de table en papier, ça n’a rien de très glorieux.
(c) DΛNDELION
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MessageSujetRe: Truth or dare ? - Lune ♥      #☾.      posté le Mer 24 Avr - 0:19
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TRUTH OR DARE
Cam & Lune

« The rebel can never find peace. He knows what is good and, despite himself, does evil. The value which supports him is never given to him once and for all. »
Les heures s’allongent jusqu’à en estomper chaque minute. Étirer les secondes et leur faire perdre leur saveur. Le dernier client, jugé avec sévérité depuis le comptoir, finit enfin par remettre son manteau sur ses épaules et quitter le restaurant, non sans un soupir soulagé des derniers membres du personnels présents. Je m’active à débarrasser sa table, accompagnant le départ des derniers courageux d’un signe de la main et d’un sourire travaillé. Les chiffon lustre l’ultime table et sa surface boisée, faiblement éclairée par des halogènes orangés. C’est le silence qui se fait, enfin, et le tablier qui retourne sommeiller avant le prochain service, alors que mes pas me guident vers l’une des chaises excentrées. Un carnet de notes vulgairement posé sur la table, et un stylo pauvre d’une encre évaporée sur des lignes raturées. Imperium se doit d’avoir de nouvelles compositions, s’il veut prospérer, et leur qualité devra être inégalable pour mériter d’être scandées par la foule de la Night Court. Une légitimité que mon manque de confiance rend difficile d’accès, espérée mais jamais vraiment atteinte. La concentration mise en œuvre avec efforts ne me permet pas de coucher la moindre phrase sur le papier, chaque mot semblant destiné à être surmonté de traits tracés avec déception, idées barrées, remplacées, de nouveau abandonnées.

Le silence s’efface sous les pas d’une démarche familière, seule autre âme à aimer tout autant bénéficier du calme chaleureux du Zodiac Dinner après le dernier service. Lorsque la nuit s’est abattue sur la ville et qu’il ne reste plus qu’une ambiance singulière, comme si le temps s’était arrêté, sous ces lumières tamisées. Je ne bronche pas lorsqu’il s’approche et m’assène l’une de ses plaisanteries dont il a le secret, et que je m’amuse à discréditer avec mépris. Mécanisme de protection qui ne le bernera pas, le poète, bien trop habitué par ces joutes verbales sans réelle animosité. Un jeu, finalement, c’est ce que c’est devenu. Un jeu dissimulé derrière un consentement silencieux, me laissant la protection de l’idée que je parviendrai tout de même à le garder à distance, bien que la réalité soit opposée aux attentes et que j’en aie parfaitement conscience.  « Vu la qualité de la vaisselle, je ne me serais sûrement pas mêlée au bas peuple pour manger ici, encore moins aux heures de pointe », asséné-je sur un air pouvant sembler incroyablement dur et sérieux de l’extérieur, alors que le pianiste connaît parfaitement l’intention derrière les mots, et que mes lèvres s’étirent en un léger sourire. J’ai toujours aimé critiquer sauvagement les personnalités un petit peu trop guindées qui se pointent durant la journée. Juste assez pour asseoir ma potentielle supériorité, avoir l’air suffisamment superficielle pour décourager les autres de venir gratter l’amitié, et ne pas griller ma pauvreté, cachée avec le plus grand soin. « C’est pire qu’un ouija, et si ce syndrome de la page blanche continue, je ne répond plus de rien. Avec Satan à ma table, ça serait peut être plus simple de pondre un texte décent. », râlé-je en fronçant les sourcils, les yeux braqués sur les vers raturés, fléchés, entourés, et de nouveau barrés. Les mots comme arme contre moi-même, et la musique comme remède, mais reléguée à une étape ultérieure que je ne suis pas prête d’atteindre, malheureusement. Cam, c’est celui qui n’impose jamais son talent mais qui le laisse rayonner lorsqu’on lui accorde la moindre attention, la moindre lueur. « Bon, Rimbaud, tu crois que tu peux faire bénéficier Imperium de ton génie ? », plaisanté-je en tournant les feuilles blanches cornées dans sa direction, un vaste chantier désastreux illustrant mon esprit bouleversé. « Je ne sais pas trop sur quel thème fonder notre prochaine composition, rien ne m’inspire… J’ai pensé à la jalousie, mais ça ne me disait rien. L’oubli, aussi, mais comme tu peux le voir, ça partait dans tous les sens et ça n’a rien donné… ». Un soupir profond, et le stylo qui erre encore sur la surface blanche, avant de se figer dans l’un des coins où certaines phrases ont eu l’honneur d’être entourées. Un silence, et je fronce le nez, incertaine de la destination, mais attirée par le chemin à parcourir. « J’ai eu une image de roses fanées et séchées, en tête. Je ne sais pas trop quoi en faire… Qu’est-ce qui t’évoque une rose fanée, toi ? ». Une vision qui s’impose, au-delà des mots, une simple manifestation intérieure de la forme la plus pure de mon pouvoir hérité du royaume de la nuit. Mon regard bleuté glisse enfin dans le sien, portant un intérêt exceptionnel à ce qu’autrui pourrait apporter à mes textes ou ma musique, trésors précieux que je garde pourtant à l’abri des regards. Un intérêt qui ne saurait que laisser deviner un attachement bien trop nié pour sa réelle pureté.
(c) DΛNDELION
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Truth or dare ? - Lune ♥
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