Wrapped in my arms with every moment ft. Nora

To Nora :
faut qu’on parle - room 729 - 10:30 pm

ça crépitait au creu de ses mains, comme des braises vacillantes, des cendres un peu trop ardentes, les battements d’un coeur fou, victime d’un mal qu’il ne pouvait hurler — qui n’avait ni fondement, ni aboutissement; seulement peut-être un nom — Nora. Nora qui hantait chaque pulsation, le moindre frisson, sur la naissance de sa nuque, dans ses entrailles en une boule de frustration. Entre autre d’enfantillages et de gaminerie; de jalousie qui ressemblait à lui ou à eux. à des “qu’importe”, vulgaires inconnus dont il enviait pourtant trop de qualités pour être en mesure de les énumérer — ou peut-être si, juste une, une seule, la m-a-g-i-e. Le crépitement entre leurs doigts qui les rendaient humains et divins à la fois, différents des moins que rien.

C’était tellement facile de prétendre ne rien envier, ne rien désirer d’eux, gonfler le torse et se dire qu’après tout, on était tous les mêmes, des terriens qui peuplaient le même monde. Mais lorsque les regards se tournaient, que soudainement le mal devait être pointé, n’était il pas plus simple de trouver la faute chez ceux qui ne sauraient riposter? Ceux qu’on accuse sans leur donner la chance de s’exprimer? C’était facile de frapper là où la gangrène s’était déjà propagée, ignorer ses propres torts, ses oublis et pointer ceux du voisin. Néanmoins, il avait su ignorer tout ça, vivre dans son cocon de sûreté, entre les quatres murs de l’hôtels et les bras de la sorcière, s’avouer égoïste, profiter de privilèges que d’autres n’avaient pas. S’estimer chanceux et ne pas s’en plaindre, larbin, son larbin, mieux qu’un maudit humain lorsqu’il s’agissait d’être son humain — et pourquoi pas oser espérer être Agapé, son Agapé. ça sonnait si bien. Leurs prénoms qui se suivaient pour toujours et à jamais, les sourires complices et les regards échangés. ça semblait si bien. Mais depuis qu’il y avait eu cette chasse à l'ennemi, cette soudaine méfiance qui s’était endurcie, il se l’était demandé : et si? Et si c’était une tragédie qui s’écrivait? Et s’il se l’était imaginé? ces attentions qui n’étaient réservées qu’à lui? Ces sous-entendus? Avait-il était trop avare à espérer être son amant? C’était une évidence qui se plaçait devant ses yeux : il avait été trop ambitieux à vouloir toucher les cieux alors que ses pieds demeurent sur terre. Que la société les rejetteraient, que lui, en plus d’être humain était une malédiction à tout sorcier, à annihiler la magie dès qu’il la touchait. comment pouvait-il oser toucher le givre si fragile s’il était le feu?

depuis près d’une demi-heure il attendait. Les jambes militairement alignées, ses fesses reposant sur le sommier du lit d’une chambre empruntée, il guettait le moindre son qui pourrait provenir de l'extérieur, écho qui pourrait annoncer qu’elle approchait.