If we ever meet again { Nalie

♛ If we ever meet again

Won't let you get away, said, if we ever meet again

Décidément, quoi qu’elle fasse, les pas de Zélie la ramènent toujours dans l’Upper West Side. Mais cette fois, c’est pour une très bonne raison et même si elle a gagné le bar visé avant le coucher du soleil pour être tranquille, accompagnée d’un groupe de cinq amis, elle est plutôt excitée d’être là. Pas question de baisser ses standings et sa robe courte rose bonbon attire les regards de la faune locale. La princesse n’y prête pas la moindre attention, posant sa pochette à paillettes sur le comptoir pour commander à boire. Ce n’est pas pour l’ambiance qu’elle est là, mais pour ce qui est annoncé par l’affiche qui surplombe le menu. Imperium, clament les lettres sombres, se produit ce soir entre ces murs. Et cela fait quelques temps déjà que la douce hésite à mettre les pieds à l’une de leurs prestations. C’est le temps, plus que l’envie qui lui a manqué et finalement, elle a trouvé une poignée de personnes à entraîner avec elle, avec force sourires, supplications, battements de cil et minauderies, bien évidemment. Mais on ne lui refuse rien, jamais, c’est la règle. En échange, elle a promis de les abreuver toute la soirée, une opération qui va lui coûter cher mais le jeu en vaut la chandelle. Au-delà évidemment des bons échos qu’elle a eu de cette formation musicale – et avoir une groupe montant dans ses contacts à embaucher pour des soirées peut valoir le coup, il y a deux de ses membres qu’elle meurt d’envie de revoir. Il est de ces liens qui se délitent avec l’éloignement, malheureusement, sans la moindre animosité cependant. Et il est temps au moins de goûter une nouvelle fois au spleen que ces souvenirs font remonter, alors qu’elle attend, pianotant sur la table. Leurs verres et la conversation la distraient quelques temps, perchée sur son haut tabouret. Mais sa légèreté est remarquée et une main se passe devant ses yeux. « La Terre à Zélie ? »

La demoiselle bat des cils et sourit. « Ouiiii ? » « Est-ce que tu vas nous dire enfin pourquoi tu nous as traînés jusque-l… » « Et sans plus attendre, Imperium ! » L’attention du groupe se tourne vers la scène où les membres prennent place … et un « Aaaaaaah » de compréhension parcourut le groupe alors qu’une des guitaristes apparaît. Les joues de Zélie s’empourprent l’espace d’un instant et elle fait taire leurs moqueries d’un mouvement preste de la main. Mais elle entend les murmures, alors que le show commence. Ce n’est pas important. Ses prunelles sont rivées sur Naya. Qui croirait que trois ans déjà se sont écoulées depuis que leur histoire s’est terminée ? Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, auxquelles elle porte la paille de son cocktail. Elle n’a pas réellement changé, ce qui est, quelque part, rassurant. Balt’ est là, également et les voir diffuse une douce chaleur dans le cœur et le corps de la sirène. Et, ce qui ne gâche rien, la musique est effectivement à son goût et son pied bat la mesure très rapidement. Ses applaudissements se mêlent aux autres à la fin du morceau, sans faire particulièrement plus de bruit que la foule. Elle n’est pas encore certaine de vouloir attirer son attention ou même d’aller lui parler à la fin du concert. Pas mal de choses se sont passées, depuis et elle ne sait pas si intérieurement, cette personne est la même qu’elle a connue, même si elle veut le croire. Juste le concert, c’est après tout bien suffisant. Rejetant ses longs cheveux perle en arrière, elle retourne à sa boisson, impatiente d’entendre la suite des morceaux proposés.

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Won't let you get away, said, if we ever meet again

Le concert passe comme un rêve. Zélie ne revient pas du temps qu’il lui aura fallu pour se décider, pour venir jusqu’à eux. Peut-être par crainte, crainte stupide qu’elle ne retrouve pas celle qu’elle a si tendrement aimée. Mais elle est bien là, devant elle. Chaque mouvement, chaque sourire, chaque ombre sur son visage la renvoie à de doux souvenirs qui ne la font que plus rayonner, à chaque morceau qui passe. Elle a arrêté d’écouter les plaisanteries de ses amis pour ne se concentrer que sur elle, sur ce qu’elle fait. Et c’est un bonheur. De la tendresse à l’état pur, qui se répand dans tout le corps et le cœur de la naïade, un doux vent de nostalgie qui n’a rien de dérangeant, bien au contraire. C’est un sentiment agréable dans lequel elle s’immerge tranquillement, tout en sirotant son verre. Et quand enfin, tout se termine, et que le groupe descend pour se mêler à la foule, elle hésite, un instant. Mais capte les regards de ses amis, ainsi que les murmures qui ont envie de retourner dans leur quartier, où une grosse soirée est organisée et prévue depuis des semaines déjà. Et elle n’a pas le temps de bouger qu’une voix qu’elle reconnaîtrait entre mille intervient : « Zélie ? » Et le sourire est partagé alors qu’elle se tourne vers elle, plus que ravie de son engouement. Qui semble une évidence. Comme la retrouver après une seule nuit passée loin d’elle. C’est donc son tabouret qu’elle quitte, pour trouver l’étreinte de son amie qui la serre contre elle. « Zélie ! Tu aurais dû me dire que tu venais, ça fait si longtemps ! Tu es toujours aussi petite ? Toujours aussi belle en tout cas. » Un léger rire lui répond, toute à son bonheur de la retrouver. Et pour une fois, elle n’a pas le temps de parler, coupée de toutes parts. « Je dois absolument te payer un verre, t'as pas le choix, tu dois me raconter toute ta vie belle gosse. » « Ça tombe bien, on y allait, on te la confie ! »

Les lèvres de la jeune fille s’entrouvrent alors que tous ses amis défilent pour lui faire la bise, la dernière leur lançant un clin d’œil : « Et soyez sages ! » « Vous êtes bêtes, » pépie-t-elle en battant des cils, avant de se tourner vers Nayati, pour planter un baiser délicat sur sa joue, une main trouvant son épaule. Les habitudes, effectivement. « Tu peux parler … c’est toi qui es magnifique. Et ce show … absolument exceptionnel ! » Toute à son bonheur de la retrouver, la demoiselle ne mesure pas les conséquences de devoir lui raconter sa vie. Parce que pour l’instant, il n’y a que le positif qui lui importe. Que ça, que ce sentiment absolument incomparable de l’avoir de nouveau à ses côtés, cette pièce du puzzle qu’est sa vie, incomplet sans elle. « Mais je prendrai un verre avec grand plaisir, le mien est vide et tu sais que je n’en ai jamais refusé un. » Sourire éclatant qu’elle lui envoie. C’est effectivement un numéro de charme qu’on pourrait de voir là, mais c’est simplement sa façon d’être. Et elle rayonne, là, à ses côtés, entre ses bras. En tout bien tout honneur. « Et je raconte si tu racontes … ta vie a l’air beaucoup plus passionnante que la mienne, mademoiselle la superstar ! » Pas de faux compliments. Une admiration sincère. Montrer sur scène pour sa passion … elle s’y prépare. Et espère y parvenir au moins moitié aussi bien qu’elle.