(Calzel) tangled up in you [hawt]

I’ll show you my hurt if you show me yours, if you put my fingers on the exact point where you tucked it away, safe in the small of your back.

T’es foutrement con, Calixte. Debout devant la porte du loft que t’appelle « la maison » alors que c’est pas le tien, t’es conscient de ta connerie. La bêtise humaine à son meilleur – pire, c’est selon les goûts. Parce que y’a presque 12h de ça, tu t’es enfui de l’appartement. Comme un malpropre. Comme un con. Tu déteste t’engueuler avec Hazel – c’est jamais utile ou intelligent. Ça mène à rien. Puis, très franchement, entre te passer d’elle ou savoir qu’elle raconte ses soucis aux autres et pas à toi, tu préfères patauger dans le noir. Tant qu’elle nage pas loin. Tant que tu peux sentir le frôlement de ses doigts. Ce qui explique que t’hésites à entrer, le front pressé contre la porte d’entrée.

Tu l’as fais pleurer, tu t’en rappelles. Ses grands yeux humides t’ont hanté toute la journée. Ce qui explique ton air grincheux et tes gestes abruptes. T’aurais dû rentrer plus tôt – Silas aurait compris. Il comprend toujours, surtout quand t’es pas dans ton état normal. Sauf que t’es têtu et probablement tout autant masochiste. Donc t’es resté loin d’elle. Pour pas céder – mais à quoi, hein? Maintenant que t’es rentré, tu sais plus trop. T’as peur de rentrer. Peur de la retrouver et de voir les ravages de votre conflit. Et alors que tu glisses une main contre la porte, y’a Alfred qui miaule, de l’autre côté de la porte. Comme pour te saluer. T’inviter à cesser d’être un couillon et d’entrer. C’est ici chez vous, qu’il répète dans sa langue étrange. Alors tu cèdes – tu te trouves un peu de courage.

La porte n’est pas verrouillé et tu grimaces en la refermant – sans bruit, sans dérangement. Elle aurait du verrouiller. Elle devrait déjà être couchée. Sauf que non. Elle est là, dans le salon. À quelques mètres de toi. Pelotonné dans son fauteuil favoris – celui qui semble toujours vouloir l’avaler entièrement – elle te fixe de ses grands yeux malheureux. Des yeux irrités, encore bouffis par la douleur – elle a pleuré quand tu es partie. Et t’as soudainement envie de lui rappeler que tu mérites pas tout ça, pas une seule de ses larmes – sauf qu’en même temps, tu ne veux pas qu’elle cesse. De pleurer, pour toi. Oh, tu t’en veux à mort, bien entendu. Mais si tu ne comptais pas, elle ne pleurerait pas – et tu veux compter. Pour elle. Ce qui explique que tu avances lentement, comme si tu approchais un animal blessé – farouche. Elle en a le regard, après tout. Petit bambi abandonné, du sang au coin des yeux, le ventre encore trop tendre et bleuis par ta connerie.

Tu te passes une main dans les cheveux – main qui tremble légèrement. Parce que t’es pas doué dans le sentimental. Tu peux tabasser un type jusqu’à ce qu’il ne reste que de la pulpe sur son visage. Mais quand il faut parler de ta bêtise, trouver les bons mots pour t’excuser d’avoir une tête de cochon, tu paniques – un peu. « Hey... » que tu souffles tout bas. Franchement, tu fais pitié Calixte. Alors t’inspires un bon coup et sans regarder derrière toi, verrouille la porte. « … T’avais pas verrouillé… il est tard. T’aurais dû... » de mieux en mieux, oui. Elle sait déjà tout ça et puis, si elle n’avait pas encore tourné le verrou, c’était probablement pour toi. Parce que, malgré ton départ précipité de ce matin, elle espérait ton retour. Et ça, ça te réchauffe le ventre. Ça te rappelle que oui, c’est ici, ta maison – et pas ton placard à balai que tu loues, pour faire croire que t’as un appartement à toi.

Suffit, t’avances finalement jusqu’à elle. Oh, elle se tortille un peu – elle ne veut pas que tu la touches. Elle est fâchée, blessée. Mais elle te regarde. Elle te met au défi, sans même le vouloir – ou pas, hein – de te faire pardonner. De faire mieux. Ce qui explique que tu te penches pour récupérer Alfred, qui déjà ronronne en se frottant contre ton menton. « J’ai mal réagi ce matin... » on peut dire ça comme ça, oui. T’approches encore, jusqu’à t’accroupir près d’elle. T’oses pas la toucher, mais tu cajoles Alfred, tout en la fixant elle. L’air malheureux. Coupable. Repentant, même que. « J’aurais pas dû crier... » que tu murmures délicatement. Comme pour annuler ta mauvaise humeur de la mâtiné. T’as pas hurlé, mais t’aurais pas du hausser le ton. Pas avec elle. Tu cherches donc son regard du tien, cherches là où elle a mal – dans le, vain, espoir de tout arranger. De la consoler.

I’ll show you my hurt if you show me yours, if you put my fingers on the exact point where you tucked it away, safe in the small of your back.

Tu l’écoutes, sa voix filtrant doucement à travers le ronron persistant d’Alfred, mais tu n’écoutes pas réellement. Pas quand elle à cette expression. Pas quand elle à les yeux tout rouge – par ta faute, évidemment. Tu t’en veux, beaucoup, et ça te déconcentre. De sa remarque – elle ne craint pas grand-chose par ici, c’est vrai. Mais pas de sa douleur – celle qui hante son regard, qui s’y est installée. Mais pas définitivement, tu ne le permettrait pas. Elle reprend la parole, des reproches dans la voix – celle qui flanche, qui tremble. Celle qui peine à se faufiler jusqu’à toi – étouffé par la tristesse. La perte. Ton départ, ce matin, comme un abandon. Un risque, en réalité. De ceux que tu comprends très – trop – bien. Alors tu serres doucement le chat contre toi, inclinant ta joue contre son museau affectueux, et tu soupires Calixte. Parce qu’elle à raison.

T’aurais pas dû disparaître comme ça, pas aussi longtemps. T’aurais pu, au moins, lui envoyer un sms. Mais t’es têtu, elle le sait. Ça n’excuse rien, tu sais bien, mais c’est un fait. Que tu regrettes, une main abandonnant Alfred pour glisser contre le fauteuil. Près d’elle, mais pas tout à fait en contact avec sa peau. Il n’y a que ta chaleur, qui se propage jusqu’à elle. Qui la gagne doucement. T’essai de l’aprivoiser à nouveau. Parce qu’elle te souffle ses craintes et que tu fronces doucement les sourcils, sa douleur faite tienne. « Haze… je reviens toujours, même quand je suis très très con ou – comme ce matin, foutrement susceptible. » Et y’a un autre aveu dans ton regard : c’est ici, ta maison. Pas le loft, même si oui, un peu. Non, c’est elle, ta maison – autour de qui, tu es en orbite. Alors y’a ta main qui glisse plus près encore – et Alfred, qui ronronne trop fort, pour finalement t’abandonner et retourner se blottir contre Hazel. Même lui, il sait que c’est elle, votre maitresse.

Sauf que Hazel grimace et déjà, tu cesses ton mouvement. Ta main, en suspens près d’elle. De l’incompréhension plein le visage – qu’est-ce qui se passe? Elle parle de compagnie et tu ne comprends pas. Tu fronces les sourcils. Tu plisses les yeux. Ton corps se crispe légèrement et t’hésite, un sourire d’incrédulité se formant sur tes lèvres. Sauf que t’ose pas aller jusqu’au bout, de ta grimace, de ton doute. Y’a rien de drôle là, c’est une certitude. « Quoi? Qu’est-ce que tu racontes, Haze? » Mais elle en te regarde plus, non elle boude. Elle te repousse, à son tour, à sa manière. Alors tu soupires, encore. De frustration. D’incompréhension. T’es paumé, Cal. Franchement, les femmes c’est compliqué, mais quand elles sont en colère, c’est pire. C’est pas sans raison si tu ne t’attaches à personne – personne sauf elle, avec qui tu ne devrais plus t’engueuler d’ailleurs.

Tu te passes lentement une main sur le visage, un soupire étouffé contre ta paume. « Écoute, j’sais pas ce que tu t’imagines mais, je bossais, ok? » Et c’est vrai. Quand ça ne va pas, toi tu bosses. Qu’importe ce dont Silas à besoin, tu es son homme. Ce soir, tu étais au club – comme la plupart du temps. Derrière le bar, plus précisément. Pour ne pas être dérangé par les mains baladeuses. Pour avoir un comptoir de distance avec les clients. Ce soir, tu n’étais pas très axé sur le flirt. Charmant, mais sans plus. De glace, même. On t’aurait pris pour un winter, plutôt qu’un summer. Tant pis. Tant mieux. « J’ai pris quelques verres, mais c’était pour tenir. » Et ne pas rentrer. Ne pas retrouver ses bras, trop tôt. Par fierté, un peu – probablement.

Sauf qu’elle ne bouge pas, enfoncé dans son fauteuil. Une moue aux lèvres. Les joues encore roses d’avoir été trop salée de larme. Tu l’observes un instant, depuis ses pieds dissimulés sous son corps à ton chat, très occupé à se caler contre l’une de ses cuisses. Et tu soupires – encore et toujours, tu fais plus que ça, Cal. Tu réfléchis plus et tu glisses à genoux devant elle. Y’a tes mains qui glissent contre le fauteuil – et si elle essai de te fuir, cette fois tu ne regardes pas. Cette fois, tu ne t’intéresse pas de sa réaction. Tes doigts remontent contre ses cuisses, ton visage dans leurs sillages. Tu presses doucement ta joue à sa cuisse, le bout de ton nez se frottant affectueusement contre elle – tu te fais chat, en quelque sorte. « J’aurais dû appeler… je suis désolé, Haze... » et y’a dans le silence qui suis, dans les battements sourds de ton coeur, un autre message : tu m’as manqué. Pardonne moi, Haze. Touche moi. Cajole moi, tu m’as manqué.

I’ll show you my hurt if you show me yours, if you put my fingers on the exact point where you tucked it away, safe in the small of your back.

Hazel peut dire ce qu’elle veut, clamer haut et fort que tes agissement ne la concerne pas, mais toi tu sais. Ça fait des mois – depuis que tu t’es pratiquement installé chez elle, depuis que Leandre n’est plus – que tu as conscience de votre situation. Votre proximité comme une révélation. Parce que tu ne l’as jamais tant couvé que depuis qu’elle a perdu un frère. Parce qu’elle te trouve du regard, dès que tu te glisses dans la même pièce qu’elle. La faute à ce fil invisible qui vous relie – une corde qui a gagné en épaisseur, au fil des derniers mois. Alors oui, Hazel peut t’assurer que tes agissements de chat de gouttière ne la regarde pas, au fond tu sais que oui. Ses élans possessif ne sont jamais que les reflets des tiens.

Ce qui explique que tu t’approches, que tu t’imposes – parce qu’elle ne veut pas réellement t’en vouloir. Elle n’aime pas, elle non plus, vos conflits. Alors pour elle, et pour personne d’autre hein, tu te fais chaton. Le visage enfoui contre sa cuisse, réclamant son affection – son pardon. Celui qu’elle t’accorde, bien malgré elle, dans la forme de sa main. Celle qui glisse dans tes cheveux. Celle qui t’arrache un soupire – de soulagement, de contentement. Tu lui as même manqué et tu souris légèrement contre sa cuisse, faisant bien attention à ce qu’elle sente tes lèvres remuer contre elle. À travers le vêtement. « Tu m’as manqué aussi… ne soit plus fâché, ok? » Parfois, c’est aussi simple que ça, d’ailleurs.

Puis, elle te fait reculer et dans un – autre – soupire, tu t’exécutes. Docile, tu redresses même les yeux sur elle, mais elle te surprend en glissant contre toi. En s’échouant sur tes cuisses. Alfred vous dévisage aussitôt, une lueur curieuse dans le regard – mais que font les stupides humains, hein? Tu te poses la même question alors que la brunette frousse le bout du nez. Qu’importe, pourtant, parce qu’elle passe les bras autour de ta nuque – et que les tiens s’enroulent autour de sa taille menue. Et comme toujours, c’est Hazel qui a la maturité de lancer LA conversation. De mettre les cartes sur table. D’avouer qu’elle à sa part de blâme – alors que très franchement, elle avait raison : tu es susceptible et tu as tendance à mal réagir. Mais ça, tu te gardes bien de le dire, te contentant de faire lentement remonter une main le long de son échine. Jusque dans ses cheveux. Jusqu’à sa nuque, que tu presses doucement dans le creux de ta main, alors que son front trouve le tien.

Tu fermes alors les yeux et respire lentement – profondément – son parfum. L’odeur de sa peau et de son shampoing – cocktail tout aussi rassurant que familier. Adoré, même. Et tu souris un peu, le bout de ton nez effleurant le sien alors que tu pivotes doucement la tête. « C’est ok » que tu souffles tout bas. Prudent, mais de quoi, tu ne sais pas encore.« T’as quand même pas tort… je suis susceptible. » Et chiant, mais c’est pas une raison pour le crier sur les toits quoi. En attendant, tu réouvres les yeux et retrouve son regard. « Mais c’parce que je m’inquiète pour toi. J’aime pas que tu sois triste. Ni que John sache des trucs, que tu m’caches. » Tu insistes même, en parlant de cachette : pour toi, c’est tout comme. Si elle en parle aux autres – son harem de testostérone, que tu vas l’appeler tien – mais pas à toi, c’est du pareil au même. Elle t’exclus.

Mais y’a ton pouce, qui n’a pas reçu le mémo – ou qui s’en fou, plus probablement – et qui lui caresse une pommette alors que tu continue sur ta lancée : « J’sais que c’est ton mentor, mais c’est moi qui dors dans ton lit. Moi qui te cuisine des petits plats. Moi qui partage la garde d’Alfred avec toi. » Elle comprend la différence? La nuance? Vous vivez ensemble – en quelque sorte oui. John à son importance, tu en es – malheureusement – conscient. Mais tu refuses de laisser un autre te devancer, devenir plus important. Pas maintenant que Leandre est disparu. C’est évidemment injuste de ta part, parce que si tu devais disparaître à ton tour – ce qui arrivera probablement un jour, pour protéger Silas – tu ne veux pas qu’elle retombe dans un pareil état. Sauf que tu ne réfléchis pas. Tu te contentes de vouloir. D’exiger. Et y’a ta bouche qui lui baise tendrement la joue, puis la tempe, alors que tes bras l’attirent plus près encore. Dans l’étau de tes bras. « J’aime pas être exclu d’ta vie... » ça te rappelle l’orphelinat. Son départ. Son abandon. Mais ça, tu n’en parles pas – tu préfères la laisser deviner. Oublier.

I’ll show you my hurt if you show me yours, if you put my fingers on the exact point where you tucked it away, safe in the small of your back.

Dur de regretter votre engueulade, quand Haze se pelotonne aussi fort contre toi. Quand votre câlin s’éternise. Que son odeur cherche à remplacer celle, bon marché, qui hante ta chemise. C’est encore meilleur quand elle cherche des solutions et propose de faire mieux – avec elle, tout s’arrange toujours. Tou-jours. Puis y’a les bisous esquimau, qui te font sourire. Et y’a ses paroles, ses aveux, qui te réchauffe le ventre. Qui fait battre le sang plus fort, dans tes veines. Qui contracte délicieusement ton palpitant, dans ta poitrine. Tu ne te questionnes pas sur tes réactions – c’est bien trop dangereux. Tu te contentes donc de sourire, ton pouce cajolant l’avant de sa gorge. « Tu comptes énormément, pour moi aussi » que tu souffles tout bas. D’une seule expiration. Un aveu qui pourtant pas à la hauteur de ton affection pour elle. Elle est ta priorité, l’a probablement toujours été. Même quand tu lui reprochais son absence. Même quand tu lui enviais son bonheur.

C’est toutefois sa promesse, de ne jamais t’exclure de sa vie, qui te rassure le plus. Parce que y’a toujours cette peur, caché – parfois très mal en plus – en toi : de ne plus exister pour elle. De ne plus compter. De redevenir le petit Cal, celui oublié derrière elle. Après, t’as jamais prétendu pouvoir lui offrir tout ce qu’elle mérite, mais t’essaies. D’être meilleur – à la hauteur. Mais les mots t’apaisent toujours, aussi tu serres doucement sa nuque. Pour la rassurer, à ton tour. Tu la crois – t’essais en tout cas. Tellement fort. « J’sais et pis… t’es foutu, j’ai la clé de l’apparte. » Tu fais des blagues, pour la récompenser. Pour la rassurer. Mieux encore, y’a ton sourire au coin de tes lèvres, pour confirmer que tu vas bien. Que y’a plus de mal entre vous. Ce que les baisers, que tu éparpilles contre son visage, tentent d’affirmer : tout va bien. « J’vais nulle part, tu sais bien. » Tu ne saurais pas où aller, de toute manière.

Puis y’a ce petit baiser, de rien – de tout, qui trouve ta bouche. Qui te chatouille les lèvres. Qui remue ta poitrine. Et tu ne souris plus, tu te contentes de la fixer. De la dévorer du regard. La faim au ventre – celle qui ne se comble jamais entièrement. T’as trop manqué d’amour, gamin. T’es en carence depuis toujours, oui. Et y’a maintenant sa bouche qui t’appelle, qui te rappelle les interdits – sauf que Hazel n’est pas ta sœur à toi. Ne l’a jamais été. T’es pas Leandre, t’as jamais voulu l’être. Mais elle ne réalise pas son geste, combien un simple effleurement de vos bouches, suffit à faire s’accélérer ton pouls. Après, c’est un peu ta faute aussi : t’as pas chercher de compagnie depuis un moment. Pour être là pour Hazel. Pour la couver.

Tu rates presque sa requête, tant ce simple petit échange, te trouble. Mais ça va, tu lui concèdes une esquisse de sourire, ta main s’enroulant gentiment autour de sa gorge – ton pouce, toujours très indépendant, caressant le bout de son menton. « Je le jure, sur la tête d’Alfred, même que. » Moment que choisis le dit intéressé, pour miauler. Ce qui t’arrache un reniflement amusé. Il suffit d’ailleurs qu’Hazel rit et tourne la tête pour observer votre bestiole, pour que tu avances le visage. Conquis par son rire. Sa proximité. Ce fameux minuscule baiser. Et que tu lui embrasses le cou, comme ça, sans réfléchir. Sans réaliser que tu prends ton temps. Ou qu’un tendre petit baiser, se transforme en deux puis cinq – qui remontent lentement, jusque derrière son oreille. Qu’elle retient probablement son souffle – ou bien tu as trop conscience du tien. « T’as pris ton bain, déjà? ... » tu ne devrais pas demander. Pas dans cet état. Pas avec tes lèvres lui brulant encore la peau.

Sauf que t’es con Calixte. Accroc à elle.

I think we recognized each other or our souls did anyway. that somehow we knew that we could heal each other. because that’s the only way to explain the way we kiss the other’s scars and somehow the pains the fades.

T’as vaguement conscience que la jolie tête d’Hazel est parfumée – que son shampoing est encore trop odorant, pour qu’elle n’ait pas pris récemment son bain. Mais ça ne compte pas. Pas quand tu parles contre sa peau. Pas quand elle est déjà enroulée autour de toi. Qu’elle porte l’un de tes pulls et que ses cuisses sont nues – ta faiblesse, ça. Les cuisses – ses cuisses, plus précisément. Et t’as déjà le bout des doigts qui y glissent, des caresses papillons. Un peu comme tes lèvres, contre son cou. Puis sa joue, parce qu’elle pivote le visage. Et enfin, sa bouche, le temps d’un autre baiser – plus vrai que le premier. Pourtant pas assez pour combler ce qui remue dans ton ventre. Tu comptes en réclamer un autre, mais elle t’échappe. Te file entre les doigts – bras – pour se redresser. Te rappeler ses cuisses, celles que tu fixes avec intérêt alors qu’elle t’offre sa main.

Tu n’as pas besoin de son aide pour te redresser, mais tu attrapes sa main quand même – parce que toi aussi, t’es accros à son contact. Sa proximité, comme une addiction. Tes doigts s’entrelacent donc lentement au sien et tu la rejoins, pour marcher à ses côtés. Où tu as repris ta place – dans tous les sens du terme, d’ailleurs. Il suffit de quelques pas et tu te glisses dans la salle de bain avec elle. Tu la laisses même passer devant toi, mettre la baignoire en route. Pendant que tu déboutonnes ta chemise. Pendant que tu l’observes. Il n’y a rien de fraternel dans ta façon de faire, rien de platonique dans ton regard. Tu t’humectes même les lèvres, alors que les boutons cèdent, un à un. Qu’elle se penche pour vérifier l’eau, pour ajouter du bain moussant – qu’importe, toi tu ne vois que ses cuisses, que le pull qui remonte et qui l’expose. Ses fesses, moulées dans son sous-vêtement, celui que tu comptes l’aider à retirer – à défaut de le lui arracher. Non, avec Hazel, tu te fais plus doux. Tendre, même.

Ce qui explique que tu restes là, appuyé contre l’évier, à achever de te déshabiller – sans jamais la quitter du regard. Même lorsqu’elle se redresse. Même lorsqu’elle pivote et que son regard trouve le tien. Quand tu daignes enfin redresser le tien, abandonnant ses cuisses pour t’humecter les lèvres, tout en faisant glisser un pan de chemise de ton épaule. « Tu me files un coup d’main… ? » que tu souffles doucement, un sourire au coin des lèvres. Mais tu n’oses pas avancer, non. Tu préfères qu’elle vienne à toi. Qu’elle glisse ses mains contre ta peau, ton ventre qui se contracte déjà par anticipation. Et les tiennes, de main, qui se pressent délicatement contre le haut de ses cuisses. Pour remonter lentement contre sa peau et soulever le vêtement qu’elle t’a emprunté. Compter chacune de ses côtes, alors que tu courbes la nuque. Pour la goûter, encore. Sa gorge cette fois, puis sa mâchoire – un grognement appréciateur dans la gorge – avant de retrouvent son menton. De t’y attarder, par jeu, par plaisir. « Atta... » que tu murmures contre sa peau, pour retirer une main de sur elle. Le temps de fouiller ton pantalon et d’y dénicher ton téléphone – celui que tu jettes en dehors de la pièce, avant de refermer la porte. Tu n’as aucune intention d’être dérangé, pas une fois dans la baignoire. Pas une fois nu, avec elle.

I think we recognized each other or our souls did anyway. that somehow we knew that we could heal each other. because that’s the only way to explain the way we kiss the other’s scars and somehow the pains the fades.

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