(Calzelan) see if you deserve what comes next

Il est tard, Cal. Très tard. Trop tard. Pour trainer ailleurs qu’au Queens, du moins. Parce que quitte à rôder dehors jusqu’à pas d’heure, tu préfères le faire chez toi – chez les tiens, même si c’est pas autant attaché à ton coven que Silas. Tant pis. En attendant, tu resserres doucement ta prise sur la main d’Hazel – douce créature qui souris joyeusement à Nolan, qui pour sa part, préfère tirer la gueule. Pourquoi? Aucune idée. Les raisons ne manquent pas – jamais, même.

Tu te contentes donc d’un sourire en coin, parce que pour une fois, t’es d’humeur légère. C’est la faute au rire de la brunette, qui tire sur ta main, qui t’encourage à percuter son corps du tien. Le contact est moins innocent, parce que t’enroules déjà un bras autour de sa taille et que ta bouche trouve le creux de son cou. Là où tu grognes, à ton tour de râler : « Aller, suffit de trainer les pattes. J’ai hâte de rentrer, moi. » Et tout en remontant derrière l’oreille de la soldat, tu lances une oeillade complice – salace aussi, faut bien le dire, à Nolan. « J’ai des projets... » qui les inclut tous les deux. Ton regard insiste, puis y’a ta main, qui trouve sa nuque. Ta paume qui le presse doucement, pour l’attirer plus près. Ce soir, c’est la st-valentin, tous les excès sont permis, surtout celui de la bonne chair – ahem ahem.

Sauf que t’as pas réellement le temps d’aligner trois pas – dans la bonne direction, cela dit, parce que toi t’as le lit d’Hazel pour objectif quand même – qu’un autre corps percute celui de Nolan. Quelqu’un veut s’inviter à votre petite sauterie, peut-être? T’en doutes fortement – t’es pas certain que tu sois d’accord non plus. Ce qui explique que tu resserres la main contre la nuque de Nolan, avant de lancer une œillade irritée au coupable. « Ça va, Nol? » Sauf que t’écoutes plus Cal, non. Tu viens de réaliser que le type qui vous a percuté, cours. Et pourquoi il court hein? Tu fronces les sourcils, perplexe. Ennuyé. Curieux – un peu. Puis tu réalises que HEY, y’a la poche de ton pantalon qui est FOUTREMENT plus légère!

Toi qui espérais une soirée tranquille, entre amoureux – un trio, c’est très bien, regardez chez macdo hein – te voilà baisé. Et pas dans le bon sens du terme – VDM quand même. Parce qu’on vient de te piquer ton porte-feuille. Et déjà, tout outré, tu relâches tes oisillons – et pourquoi c’est toi le pseudo-ainé dans ce triangle, alors que tu n’es pas le plus vieux? Ça c’est un mystère, bien entendu – pour gueuler : « BORDEL, c’t’enfoiré vient d’me piquer mon porte-feuille!! » Et c’est qui le chevalier qui va t’aider, hein? Tu sais pas. Mais t’es prêt à t’élancer – ou pas. T’as un peu peur de buter le type, si tu le chopes. Dilemme quand tu nous tiens...

 Nolan regardait fixement ses pieds, l’appréhension et l’excitation menant une lutte acharnée dans son corps. D’un côté, il avait hâte de retrouver la chaleur du corps de Cal, hâte de glisser les doigts parmi les mèches brunes de Hazel, de découvrir le goût de ses lèvres, de ses épaules, de ses cuisses. De découvrir ce qu’ils avaient prévus pour la fête des amoureux. D’un autre côté, il se sentait de trop. Il les entendait remuer à côté de lui, s’effleurer, échanger des murmures, et il avait l’impression de les déranger. De ne pas être à sa place. Il se sentait comme la cinquième roue du carrosse, la pièce rapportée, et il ne cessait de renifler nerveusement pour se calmer. Il avait bien essayé de décoincer le noeud qui obstruait sa poitrine en piochant dans ses réserves de drogues magiques, mais rien ne semblait assez puissant pour faire taire la voix qui lui murmurait qu’ils ne l’avait invités que parce qu’ils avaient eu pitié de lui.

Le regard sombre et à moitié barré par une mèche rebelle, les mains fermement enfoncées dans les poches de son manteau, il sursauta lorsque la main de Cal cueillit sa nuque, éveillant de délicieux frissons le long de son échine - qui chassèrent momentanément ses mauvaises pensées. « Mmh » marmonna-t-il, une grimace frémissant aux commissures de ses lèvres.

Mais il n’eut pas le temps de rajouter une intelligente remarque à son borborygme ; un corps le percuta soudainement et manqua de lui fait perdre l’équilibre. Par chance, la main de Cal resserra sa pression contre sa nuque - mmhh - et empêcha le sol de se ruer à sa rencontre.
L’ancien policier réagit immédiatement, le sang battant à ses tempes sous le coup de la colère, la langue déliée par les quelques drogues qu'il avait ingurgités avant de rejoindre Cal et Haze : « HÉ, REGARDEZ OÙ VOUS MARCHEZ, J’SUIS PAS UN PAPIER JETÉ SUR LE TROTTOIR ! » beugla-t-il, et sa colère redoubla d’intensité lorsque Cal les informa qu’il lui avait volé son portefeuille. Ah ! Le malotrus ! Ce soir, personne n’avait le droit de glisser la main dans la poche de Cal, hormis Haze et lui ! Mais il ne s’en sortirait pas comme ça ! Il allait avoir affaire à lui, il n’était pas n’importe qui, il était Nolan et il avait été policier !

« REVENEZ ICI ! JE SUIS POLICIER ET SI VOUS N’OBÉISSEZ PAS, JE VOUS MENOTTE À UNE BOUCHE D’ÉGOÛT ET JE VOUS Y LAISSE TOUTE LA NUIT ! » se mit-il à hurler en agitant les bras, ce qui ne servait pas à grand-chose, dans la mesure où le voleur disparaissait déjà au loin, englouti par l’obscurité. (Et dans la mesure où Nolan n'était plus policier.)

Il n’y avait plus qu’à espérer que Haze soit plus efficace. Et que Cal ne se mette pas en tête d’étriper le voleur… mais il n’était pas certain que Nolan l’en empêche.

 Un sourire flottait sur ses lèvres. La soirée avait terriblement bien commencé, un bon repas, entouré de Nolan et de Calixte. Peut-être auraient-ils dus rester dans le Queens, surtout avec l’empressement de Calixte qui n’hésitait pas à se faire entendre. Elle secoua la tête, amusée. Habituée depuis longtemps.

-Je sais, mais la patience est une vertu qui est généreusement récompensée. Pas vrai Nolan ?

Et si elle avait insisté pour se préparer loin de regards indiscret, elle avait ses raisons. Qu’ils découvriraient plus tard. En espérant qu’ils appréciraient. Son bras se glissa autour de la taille de Nolan alors que le Summer le rapprochait d’eux.

Sa bonne humeur vacilla lorsqu’un inconnu bouscula Nolan. S’assombrit quand Cal s’indigna qu’on venait de lui voler son portefeuille. Sauf qu’aucun de ses deux hommes ne décida de s’élancer, elle enleva ses talons, les attrapa dans une main et s’élança derrière le voleur, bien décidé à reprendre ce qu’il venait de dérober. Potentiellement lui faire comprendre qu’il avait eu une très mauvaise idée. Gâcher leur saint-valentin ne lui laisserait pas de merveilleux souvenirs. Sauf s’il appréciait de recevoir un escarpin dans le dos. Enfin, si elle arrivait à s’approcher suffisamment pour pouvoir le viser avec sa chaussure.

-Arrêtez-vous !

Sauf que non, bien sûr on ne lui obéissait pas. Le seul qui la prenait terriblement au sérieux dans la majorité avait quatre pattes, une fourrure toute douce, et des yeux glaciers. Arès. Les autres… Autant dire qu’elle s’agitait en vain, et se retenait de vociférer des noms d’oiseaux qui ferait rougir un pirate. Mais qui n’avait vraiment rien d’élégant ni de féminin.

Elle finit par lancer l’une de ses chaussures avec force, percutant l’épaule de l’inconnu, dans une ligne droite. Elle enchaîna avec le deuxième escarpins qui toucha la tête. Headshot, applaudissez l’exploit. Mais si elle arrivait à gagner du terrain, elle perdait complètement son sens de l'orientation. Maisdur le moment, elle ne pensait pas au moyen de ressortir. Juste à stopper l'idiot qui trébucha à moitié.