lost echoes (hesmand)

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w: @hestia d'amovic

pas certains, affirmés. armand, il marche toujours comme s’il domine le monde, comme s’il foulait un sol déjà conquis. douce ironie. il était peut-être né prince, l’enfant de l’air, mais voilà longtemps qu’on lui a retiré sa couronne, dépouillé de ses titres. il n’est plus rien qu’un prince déchu, un roi des damnés. désormais, il se plait à croire que tout cela est le destin. que tout était écrit quelque part dans les étoiles. que sa place n’est pas sous le soleil, mais dans les ténèbres de ceux qu’on exile, de ceux qu’on rejette, qu’on refuse de croire. lucifer s’étant créé un nouveau royaume, un nouvel empire, là où les tout-puissants ne tournent plus leurs regards étoilés. ils pensent qu’une fois jetés à terre, il n’y a plus besoin de s’occuper d’eux. qu’ils sont de l’histoire ancienne. ô, comme ils ont tort. tort de croire qu’ils sont un chapitre terminé, une page qu’on a tourné. ils sont toute une nouvelle intrigue, ils sont le phoenix qui renait des cendres, et dans leurs veines coule le feu de la vengeance. ils pensent tout savoir, mais ils sont aussi innocents que des enfants. leur arrogance sera leur fin, et armand sera au premier rang pour la contempler, un sourire plaqué sur ses lèvres. le même sourire qu’elle avait, elle, alors qu’elle le regardait chuter.

il bloqua la pensée à l’instant même où elle lui assaillit l’esprit. son coeur était encore empli des sourires de victoire. hors de question de briser le petit moment de bonheur incertain qu’il s’était octroyé une nouvelle fois, ce soir. le risque de se déplacer dans l’hiver endormi valait bien la présence de sa soeur, même si celle-ci était toujours trop courte. trop d’années perdues, trop de première fois sans sa présence, trop d’évènements dont il n’aura jamais le souvenir. avec ces moments volés, armand il tente de combler le vide qu’il a laissé malgré lui. il est de la day, après tout, un enfant du jour, alors il fait cela avec arrogance. les visites ultra calculées sont devenues des escapades frivoles, le vent portant chacun de ses pas, faisant virevolter ses cheveux sous son capuchon sombre. l’arrogance qu’il n’a pas perdu, malgré tout ces années, malgré cet exil forcé, malgré l’humiliation. malgré elle. toujours, toujours elle.

oh.

et elle, aussi.

ses pas se stoppent à sa vision. le vent cesse de le pousser, subitement, violemment, de le porter à quelques millimètres du sol. du retour à la réalité. son sang qui se met à bouillir dans ses veines subitement, et il se surprend à cligner des yeux pour chasser les tâches de lumières qui viennent éblouir sa vision. la colère, la trahison, lames jumelles chauffées à blanc qui viennent percer son coeur une nouvelle fois. et l’arrogance qui fait rouler sa langue, serrer ses poings. impudence d’une court qui a pourtant depuis longtemps annoncé qu’il n’était plus un de ses enfants. et pourtant.

“hestia?” qu’il lance, voix portée par la brise, écho dans la nuit. l’absence fortuite de témoins d’une scène de retrouvailles dont il n’est pas certain de vouloir faire partit. dureté de son timbre, froncement de ses sourcils, et fermeture de son visage, alors qu’il pousse l’arrogance encore plus loin, et lui dévoile ses traits, repoussant son capuchon. il n’a plus rien à perdre, armand. tout à gagner.

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w: @armand de valois

D’un pas décidé, elle s’avance dans les rues de la Winter Court d’une démarche altière qui lui est propre. Ange maléfique qui n’est pas encore déchue qui s’avance dans le froid glaciale en cette saison hivernale, elle ne se doute pas qu’un souvenir presque oublié la guète. Pas après pas, elle ne prête pas attention au monde qui l’entoure. Pourtant, une parole la ramène à la réalité. Un simple mot. Son prénom. « Hestia ? » Qu’elle entend au loin. Une parole qui parvient jusqu’à ses oreilles, non sans mal. Une parole énoncée par une voix oubliée. La sorcière de l’aube s’arrête, elle se fige. C’est comme si le temps s’était arrêté. Elle replonge brusquement dans un méli-mélo de drama, un voile de souvenir venant obscurcir ses saphirs. C’était comme si c’était hier. Jamais elle n’oublierait les paroles de Vesper, et jamais, elle n’oublierait ce qu’elle a fait subir à celui qu’elle était censée aimer. La sorcière du jour ne lui avait pas seulement brisé le cœur, elle l’avait manipulé, elle l’avait presque achevé, brisant ses rêves et ses espoirs.  Un plan diabolique, digne des Wolfhart. Un plan que la D’Amovic estimait remarquable, car elle-même, une véritable experte dans l’art de la manipulation et de la comédie, n’y avait vu que du feu. Néanmoins, les choses auraient sans doute étaient différentes, si sa meilleure amie ne s’en était pas prise à Armand. Armand De Valois. Un homme charmant, qui au premier abord ressemblait à tous les hommes hautains de la cour du jour, si ce n’est qu’il illuminait la pièce par sa beauté presque inégalable. Les choses n’avaient pas étaient simples, leur première rencontre avait été assez pitoyable, mais ils avaient fini par se lier d’une amitié indélébile. Une véritable amitié, une amitié avec un grand A. Alors, elle était tombée des nues en apprenant la vérité sur le couple qu’il formait avec Vesper. La vipère n’avait eu aucun scrupule, d’après ses propres dires, à la manipuler, mais Hestia en avait pourtant été toute retournée. Une sensation étrange, un sentiment inconnu l’avait alors envahi : l’inquiétude. Elle était inquiète, la sorcière. Inquiète pour celui qu’elle considérait comme un véritable ami. La vie chez des sorciers bannis n’avait rien d’amuser, elle était bien différente de celle à la cour du jour, à l’opposer du luxe et de l’opulence. Pourtant, elle était certaine qu’il s’en sortirait. C’était l’excuse qu’elle se donnait pour ne pas être allée le voir dès qu’elle avait appris la nouvelle. Lâche, elle avait préféré se dire qu’il allait bien, plutôt que d’aller vérifier soit même. Lâche, mais pas stupide. Elle n’aurait pas risqué de se rendre là-bas, dans les bas fonds, pour savoir s’il allait bien. En fait, elle ne savait même pas s’il avait envie de lui parler.

Le vent glacial qui frappe son visage angélique la ramène brusquement à la réalité. Le voile s’estompe et le corps de la sorcière fait volte face. Ses saphirs ne se posent pas tout de suite sur la silhouette décapuchonnée, non, ils scrutent les alentours, en alerte. Heureusement pour eux, la rue -déjà peu fréquentée ordinairement- était déserte à cette heure tardive,Ses prunelles bleutées finissent par se poser sur celui qui était autrefois un ami. Armand. Son palpitant loupe un battement, et si elle avait pu, elle se serait pincée pour être certaine de ne pas rêver. « Armand.. » Qu’elle laisse échapper, dans un murmure à peine audible. Il était là, devant elle, après tout ce temps. Elle détaille ses traits, scrute la moindre réaction de sa part, et elle finit par déceler une froideur sans nom. Son visage est fermé, alors que le sien est décomposé. L’envie de franchir la distance qui les sépare et lui sauter dans les bras est forte, mais elle se retient. Dans un bruit mélodieux, ses talons claquent sur le sol dur et froid de la Cour de l’Hiver lorsqu’elle parcourt la distance qui les sépare, pour finir par s’arrêter à une distance raisonnable. « Que.. Que fais-tu ici ? » Les mots sortent tout seuls, car elle est incapable de réfléchir correctement. Toujours sous le coup de la surprise, la sorcière a l’impression d’halluciner. « Je veux dire.. Pardon, comment vas-tu ? » C’était sans doute ça qui la préoccupait le plus et ses traits tirés, ses rides montrant son inquiétude ne faisait que dévoiler que le sorcier avait réussi à se faire une place dans son cœur de glace. Pas une seule seconde, elle ne pense au plan de Vesper et elle en oublie que de son point de vue, elle est aussi fautive que la vipère qui lui sert de meilleure amie.

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w: @hestia d'amovic

fantôme du passé qui surgit devant lui. destin qui se moque de lui, qui lui jette sa déchéance au visage, qui lui rappelle une nouvelle fois sa stupidité d’antan, sa naïveté. le prince qui avait cru pouvoir régner parmi eux, les rois du monde, les monstres d’or et de diamants. il avait cru pouvoir être l’amant du jour et le confident de l’aube. et pourtant. oiseau trop fier s’étant brûlé les ailes comme un débutant. qui aimait encore pourtant à se pavaner, un peu comme si rien n’avait changé, comme s’il était encore le maitre de tout. mais il n’avait jamais rien contrôlé, n’est-ce pas ? il n’a jamais vraiment rien eu. pas l’amour de celle qu’il érigeait au rang de déesse, pas l’amour les amitiés, pas les soutiens, pas l’héritage, pas l’argent, pas les rubis et les palais. il n’avait que lui-même, et l’air circulant entre ses doigts. c’était tout ce qu’il avait jamais possédé, et tout ce qu’il possédera uniquement. c’est certainement cette réalisation qui a transformé l’enfant parfois trop candide en homme plus méfiant, et d’une certaine façon encore plus arrogant qu’autre fois. parce que ce n’est pas l’arrogance de quelqu’un qui possède tout, c’est l’arrogance de quelqu’un qui ne possède rien. et cela fait de lui l’un des plus dangereux des hommes.

face à lui, la princesse de l’aube laisse son visage splendide se décomposer, laisse le masque s’exploser au sol, les yeux s’écarquiller, les lèvres s’entrouvrir. oh oui, un choc sans doute, de voir apparaître ce spectre du passé, la preuve vivant de son absence de coeur, de sa cruauté. elle approche, de toute sa splendeur à peine perdue de part la situation, de sa grâce à toute épreuve. il est immobile, armand. il attend. il l’observe comme un animal exotique, la décortique froidement de ses yeux, la dissèque avec fascination. le visage d’un traitre. voilà donc à quoi il ressemble. à la beauté parfaite, à un sourire ravageur, à des yeux fascinants. elle est tout autant un serpent que la vipère. laideur bien cachée au fond de son coeur. “je prépare un coup d’état”, qu’il lui répond, qu’il plaisante, pour la jauger, voir sa réaction. pour lui montrer qu’il se fiche bien d’elle et de sa présence, que ce qu’elle a fait, que ce qu’elles ont fait, ne l’a pas brisé à tout jamais. et puis ensuite il rit. il laisse échapper un éclat de joie amère, qui claque contre l’air ambiant, contre le froid qui mort ses joues. “oh, cela t’intéresse donc, maintenant ?” il la foudroie d’un regard de glace que jamais il n’aurait pensé lui adresser, des années de cela. et pourtant, aujourd’hui, il n’était capable de ne lui donner rien. “que préfères-tu que je te réponde ? que je suis misérable, ou parfaitement épanoui parmi les rebus des covens ? quelle réponse préfères-tu courir raconter à vesper, quelle réponse remplira le plus ton coeur cruel de bonheur ?” le souffle se coupe soudainement, et il force son coeur à ralentir. voilà longtemps qu’il n’a pas proféré son nom, à elle, et la façon dont il a glissé si facilement entre ses lèvres lui donne envie de vomir.  

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w: @armand de valois

Les mots venaient à peine des franchir ses lippes décorées d’un rouge à lèvre bordeaux, qu’elle regrettait. Les mots sonnaient, comme tous les mots gentils sur sa langue de vipère. Malheureusement, cette fois-ci ils étaient sincères. Peut-être idiots, peut être stupides, mais sincères. Le visage décomposé, comme il l’avait été lorsqu’elle avait appris ce que sa meilleure amie lui avait fait, elle ne le quittait pas des yeux. Armand était là, juste devant. Plusieurs fois, elle avait songé à une illusion, mais lorsqu’elle entendit sa voix une seconde fois, elle n’eut plus aucun doute sur le fait qu’il soit réellement là, devant elle. « Je prépare un coup d’état. » Le ton est froid, et c’est la que la réalité la frappe. Il n’était pas content de la voir. Il semblait aussi glacial que le ton qu’il employait, mais ce qui la détestabilise le plus, c’est le rire jaune qui s’échappe de ses lippes quelques secondes après. Perplexe, elle le toise un instant. « Encore ? » qu’elle lance, pour essayer de lui décrocher un sourire, en vain. Il reste fermé, il reste un masque froid sur son doux visage. « Oh, cela t’intéresse donc, maintenant ? » Elle hausse les sourcils, clairement vexée par les paroles de celui qu’elle considérait toujours comme un véritable ami. « Bien sûr que ça m’interesse, abruti. » La colère gronde, elle s’imisse dans les entrailles de la sorcière de l’aube pour s’y faire une place. Elle ne comprend pas ce froid, Hestia, et elle déteste ça. « Que préfères-tu que je te réponde ? que je suis misérable, ou parfaitement épanoui parmi les rebus des covens ? quelle réponse préfères-tu courir raconter à Vesper, quelle réponse remplira le plus ton coeur cruel de bonheur ?? » Le souffle glacé qu’il a poussé s’envole pour atteindre une autre structure glacée, son palpitant. Elle le sent se briser, elle sent la glace qui l’entoure s’envoler, en même temps qu’il semble disjoncter. Il bat vite, son palpitant.  Trop vite. Ses iris azurs observent le De Valois, le toisent un instant, elle digère cette colère et ces infimités sorties de sa bouche avant d’exploser. « Mais qu’est-ce qui te prends ?! » sa voix résonne, fait écho dans la rue déserte qui leur offre la solitude dont ils ont tant besoin pour s’expliquer. « Ma question était sincère, je m’inquiétais. Parce que oui, mon cœur cruel s’est brisé quand t’es parti. J’ai fais que m’inquiéter pour toi depuis que tu as été banni. » Banni. Elle frissonne lorsque ce mot qualifiant son ami franchi ses lippes. « J’ai envoyé des hommes à ta recherche, pour être sûr que tu allais bien. J’ai fais tout ce que pouvais pour.. - » sa voix se coince dans sa gorge. Pour me faire pardonner, aurait-elle envie de dire, mais ce serait comme avouer une faute qu’elle n’avait pas commise. Alors elle soupire, avant de reprendre. « Je ne sais pas ce que tu crois savoir, mais c’est sans doute bien loin de la vérité. » souffle-t-elle, d’une voix plus calme. Ses prunelles bleutées le toisent, avec un mélange de colère et de sincérité. Elle attend, la sorcière. Elle attend qu’il daigne lui expliquer sa version, avant qu’il ne finisse par briser le muscle entourée par la glace déjà brisée.

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w: @hestia d'amovic

souvenirs qui se brisent dans son esprit, qui se cognent contre les parois de son coeur, sorcière qui parvient encore à lui faire du mal, après tant d’années. armand, il ne comprend pas. il ne comprend pas pourquoi elle s’acharne ainsi. pourquoi elle prétend de ressentir encore la moindre fibre d’affection pour lui, pourquoi elle agit ainsi. le pense-t-elle vraiment si stupide ? pense-t-elle vraiment qu’il retombera dans le panneau si facilement ? qu’il la laissera encore une fois l’humilier, le briser ? non, non jamais il ne laissera cela arriver. plus maintenant. elle était peut-être une reine de glace, mais il avait apprit de la plus cruelle des manières. la sincérité qu’elle fait peindre dans ses yeux, l’inquiétude qui coule de ses lèvres vermeilles, il n’y croit pas. il ne croit plus en elle, plus en elles, plus en ces covens et cette vie qu’il aimait tant, à une époque. il a tourné la page. terminé le chapitre. et ni elle, ni vesper, ni personne de leur entourage ne fera partit de la suite de son histoire.

il aimerait ne l’avoir jamais croisé. ne pas l’avoir appeler, comme un imbécile arrogant. mais il est si fier armand, si fier de ce qu’il est devenu, de sa survie, de sa renaissance après sa chute. il a besoin de lui montrer. c’est malsain, c’est mal placé, c’est tragique, même. il se fait du mal volontairement, il le sait. mais c’est viscéral. il doit lui montrer. leur montrer. qu’elles ne sont pas parvenues à entièrement l’abattre. que leur plan n’a pas fonctionné jusqu’au bout.

colère qui gronde à cette stupide blague qu’elle tente, qui lui fait serre les poings. quelle audace qu’elle a, l’impératrice du mensonge. il n’en croit pas ses oreilles. et elle continue, encore et encore. humiliation ultime qu’elle veut lui faire subir, tentative ridicule de se faire passer pour son amie, encore. comme si elle était capable de sentiments. comme si elle aimait quelqu’un d’autre qu’elle même. rire amer qu’il laisse s’échapper. “je te félicite pour tes talents d’actrice, quelqu’un de moins avisé pourrait se laisser faire prendre.” il la toise, son ancienne amie, son ancienne vie, son ancienne gloire. il se laisse à regretter, un bref instant, leurs bras constamment liés, leurs sourires de connivence, leur façon d’écraser le monde sous leur talon, l’affection qui semblait alors imbrisable. pendant un bref instant, il se laisse conquérir par le chagrin et la colère. “oh non, je pense que je suis particulièrement proche de la vérité. dis-moi, aviez-vous tout prévu, dans les moindres détails ? avez-vous tiré à la courte-paille, celle qui devait me séduire, et celle qui devait devenir mon amie ? vous êtes-vous battues pour savoir qui aurait la gloire d’abattre ma famille ?” voix d’acier, voix de glace, trop d’émotions qui coulent le long de ses veines de feu. il sent le goût de la haine, acide qui lui brûle la bouche. chagrin qui exerce une pression constante contre ses yeux, qui lui comprime le coeur. parce qu’il aimerait croire en ce qu’il entend dans sa voix, en ce qu’il voit dans ses yeux. souhait ridicule, qu’il balaye d’un coup de fierté, de raison. “tu sais, j’aimais m’appeler ton ami. j’étais si fier d’avoir réussi à atteindre le coeur de la terrifiante hestia d’amovic. quel idiot j’ai fais. comme vous avez du vous rire de moi. il n’y a rien, dans ta poitrine. juste un organe vide qui tente de te maintenir en vie.” encore un rire, vif, amer, glacial. “vous devriez vous marier, toutes les deux. quel couple terrible vous feriez.”  

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w: @armand de valois

La colère gronde face au mépris de son meilleur ami. Comment osait-il se comporter de la sorte avec elle, alors qu’elle n’avait absolument rien à voir avec son bannissement. Pour une fois, Vesper la vipère était la seule fautive. Le rire amer qui s’échappe des ses lippes, doux rire qui parvient jusqu’à ses tympans et qui la rend un quart de seconde nostalgique. Mais elle revient bien vite à la réalité, lorsqu’il ouvre la bouche pour cracher son venin. « Je te félicite pour tes talents d’actrice, quelqu’un de moins avisé pourrait se laisser faire prendre. » Le calme et la sincérité dont elle faisait preuve n’était clairement pas une habitude chez elle, mais le fait qu’il n’y croit pas ne faisait qu’amplifier la colère et l’amertume ravalée. Ses prunelles azures dans les siennes, ils se toisent. Elle la voit dans ses yeux, sa foutue rancune pour quelque chose qu’elle n’a pas fait. « Oh non, je pense que je suis particulièrement proche de la vérité. Dis-moi, aviez-vous tout prévu, dans les moindres détails ? Avez-vous tiré à la courte-paille, celle qui devait me séduire, et celle qui devait devenir mon amie ? Vous êtes-vous battues pour savoir qui aurait la gloire d’abattre ma famille ? » Elle sert les points, sa mâchoire se crispe. Elle avait envie de réagir, elle a envie de le gifler, et pourtant, elle reste crispée. Rongée par des remords qui n’ont pas lieu d’être, elle se contente de le toiser, le menton encore une fois levé. « Tu sais, j’aimais m’appeler ton ami. J’étais si fier d’avoir réussi à atteindre le coeur de la terrifiante Hestia D’Amovic. Quel idiot j’ai fais. Comme vous avez du vous rire de moi. Il n’y a rien, dans ta poitrine. Juste un organe vide qui tente de te maintenir en vie. » Elle bouillonne, la colère. Elle la sent s’infiltrer par tout ses pores, et la petite reflexion qu’il fait sert de cerise sur le gateau. « Vous devriez vous marier, toutes les deux. Quel couple terrible vous feriez. » « Ca suffit !. »Clac. Le bruit de sa gifle raisonne dans la rue si silencieuse de la cour de l’hiver, tandis que des larmes apparaissent dans le coin de ses yeux. Tant bien que mal, elle tente de ravaler ses perles de colère et de tristesse, en vain. « Je t’interdis de dire ça, tu m’entends ?! » Son visage devient rouge, et sa voix commencent à vriller lorsqu’elle monte dans les aiguës. « Je n’étais pas au courant de ce que Vesper comptait te faire ! Je suis tombée des nues quand elle me l’a dit. Oui, Hestia D’Amovic, tu sais, celle qui n’a pas de cœur, est tombée de haut. » Elle passe sa main dans ses cheveux et fait quelques pas, comme si cela allait pouvoir évaquer la colère monstre qui s’était emparée d’elle. « Tu étais MON ami, Armand. » Elle déglutit difficilement, les mains tremblants encore de colère. « Tu crois vraiment que si j’avais été au courant du plan, j’aurais laissé tout ça arriver ?? » Elle n’attend pas de réponse, car elle a trop peur qu’il réponde positivement. Alors elle enchaine, ne pouvant plus s’arrêté. « Non, j’aurais jamais laissé ça se faire. » Elle se risque à lui adresser un  regard, puis ses cris reprennent. « Parce-que t’es mon meilleur ami bordel! » Sous la colère, elle donne un coup de pied dans une poubelle, et avec l’adrénaline déversée, elle ne sent même pas la douleur. Parce-qu’elle ne ressent plus rien, Hestia, mis à part les quelques larmes qui coulent le long de ses joues. Elle est comme anesthésiée, hypnotisée par cette foutue colère.

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w: @hestia d'amovic

il n’aurait jamais dû l’interpeller. il aurait dû l’ignorer. continuer son chemin, et la laisser là où elle appartenait. dans son passé. dans sa haine. dans sa rancune. dans ses regrets. il voyait tout, quand il la voyait. ressentait tout avec une puissance insoupçonnée, qui menaçait de l’engloutir à nouveau, comme elle avait déjà pu le faire, alors qu’il se perdait dans les drogues pour oublier la douleur, la sensation d’être noyé par ses propres émotions. coeur qu’il pensait incapable de supporter une nouvelle fois une telle vague, un tel raz-de-marée. et pourtant, qui semble tenir le coup. qui continue de battre douloureusement, de ressentir avec une efficacité à toute épreuve, ramenant avec précisions tous les souvenirs les plus douloureux. il aurait dû fuir. vraiment. laisser le passé dans le passé.

mais il avait été arrogant et stupide, et il le payait, désormais. il le payait, alors qu’elle le regardait avec une telle sincérité qu’il y croyait presque. qu’être le témoin de cette sorte de détresse qu’elle a pour qu’il la croit, est très certainement une forme de torture à part entière. comme il aimerait la croire. pouvoir, lui aussi, encore la qualifier comme sa meilleure amie. mais comment pourrait-il faire ça, n’est-ce pas ? alors qu’il y avait eu vesper&hestia bien avant que hestia&armand n’existe.  comment pouvait-il croire qu’elle n’en avait jamais eu mot ? qu’elle était tombée de haut, comme elle le disait ? sa colère le fait vibrer, fait tambouriner son coeur contre sa cage thoracique. comme s’il voulait lui dire de la croire. comme si ses propres émotions le suppliaient de cesser la torture et la douleur et de croire en ses mots, en ses gestes, en les sentiments transparaissant dans ce regard qu’il connaissait autrefois par coeur. il serre les poings lui aussi, alors que le bruit de son excès de violence raisonne dans la nuit. il ravale la boule dans sa gorge, se force à respirer correctement. il ne veut pas craquer. il le refuse. pas devant elle. pas alors qu’il sait, il sait qu’elle courra tout lui raconter. “où étais-tu alors ? hein ? où as-tu été pendant sept ans ? tu ignores peut-être l’emplacement de rockaway ? simplement donner mon nom aurait suffit pour qu’on t’amène à moi. c’était aussi simple que cela, et pourtant, je ne t’ai jamais vu là-bas. tu n’es jamais vu.” sans même le vouloir, ses derniers mots sonnent comme une accusation, des mots emplies de douleur de s’être fait ainsi abandonné par une des personnes les plus importantes de sa vie. sa fierté se mélange à son affection, arrogance qui tente encore de combattre son besoin de la croire. de savoir qu’elle avait été sincère, depuis toujours. qu’elle avait fait des erreurs, certes, mais pas celle-ci. “ton meilleur ami ? c’est censé me rassurer ? j’étais son amant, hestia ! et cela ne l’a pas empêché de tout m’enlever. alors pourquoi pas toi, hein ? pourquoi toi tu aurais été différente ?” mots qui se bousculent dans sa bouche, laisse qu’il tenait sur son coeur qui semble définitivement échapper de ses mains. “j’aimerais te croire. savoir que ce qu’on avait, c’était réel. savoir qu’au moins, une des plus grandes affections que je n’ai jamais ressenti n’était pas pour rien.” il ne sait même pas comment il fait pour retenir ses larmes, à ce point-là. réminiscence de sa fierté mal placé, d’une éducation qu’il n’est pas capable d’oublier. j’aimerais savoir que toi, tu m’as vraiment aimé, qu’il garde pour lui, mais qu’il pense si fort qu’elle serait presque capable de l’entendre.  

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w: @armand de valois

La soricère de l’aube n’est plus elle-même. Elle est loin, la princesse haltière aux airs angéliques. Elle n’est plus que colère, l’ange ayant laissé place à un démon sortit tout droit des enfers. Faut qu’elle sorte, cette foutue colère, et elle a pas fini, pourtant, c’est lui qui se met à parler. Sorcier oublié, qui resurgit du passé. Laissant en même temps tout la culpabilité et l’infime tristesse réapparaitre. Elle est en feu, la sorcière. Elle passe les mains dans ses cheveux, et essuie les larmes qui coulent sur ses joues. C’est pas souvent qu’elle pleure, Hestia. Les joues rougies, elle sent le vent glacial frapper son visage, comme une centaine de gifles qui claquent sur son visage. “où étais-tu alors ? hein ? où as-tu été pendant sept ans ? tu ignores peut-être l’emplacement de rockaway ? simplement donner mon nom aurait suffit pour qu’on t’amène à moi. c’était aussi simple que cela, et pourtant, je ne t’ai jamais vu là-bas. tu n’es jamais vu.”  Les mots sont comme des épines qui se plantent dans sa carne. Ils ne sont que souffrance, parce qu’il a raison. Elle ferme les yeux, en soupirant sentant ces foutues larmes remonter. “ton meilleur ami ? c’est censé me rassurer ? j’étais son amant, hestia ! et cela ne l’a pas empêché de tout m’enlever. alors pourquoi pas toi, hein ? pourquoi toi tu aurais été différente ?”  La réponse, elle lui échappe. Car au fond, elle est comme Vesper. Deux vipères prêtent à tout pour avoir le pouvoir. La réalité la frappe, ça l’atteint plus qu’elle ne voudrait, son cœur s’effrite chaque fois que des mots franchissent ses lippes. “j’aimerais te croire. savoir que ce qu’on avait, c’était réel. savoir qu’au moins, une des plus grandes affections que je n’ai jamais ressenti n’était pas pour rien.” elle le sent, son palpitant. Elle le sent se briser, tomber en miette alors qu’il termine sa phrase. Elle a envie de hurler, mais le cri reste coincée dans sa gorge. Elle ne sait pas comment le convaincre, parce qu’au final, c’est lui qu’à raison. Elle est en tord. Elle est responsable. Crispée, elle renifle, les yeux fixant le sol. Elle n’ose pas le regarder, de peur qu’il se remette à crier avant qu’elle n’ait le temps de parler. « Je suis désolée Armand. » Encore, et elle peut que le répéter. Et elle le répètera jamais assez. « T’as raison, j’aurais pu venir te voir, mais j’avais peur que ta réaction soit… enfin que ça se passe comme ça. » Les disputes, elle aimait ça d’habitude. Reine du chaos, elle aimait foutre le bordel, mais pas entre elle et Armand. « J’aurais du trouver le temps, mais je l’ai pas fait. Je suis vraiment désolée. Je sais que rien ne joue en ma faveur, j’pourrais dire tout ce que je veux, ça te fera pas me croire. » Elle renifle encore, et lui adresse une regard pour jauger sa réaction. « Vesper, c’est comme une sœur pour moi, mais toi t’es mon meilleur ami. Et Vesper changera pas ça. Je.. je sais pas vraiment pourquoi je suis pas venue te voir. Sans doute par peur. Ou peut-être parce-que je suis trop lâche, qui sait. » Ses mains tremblent, mais la colère n’est plus. Elle est juste désemparée et triste, Hestia. Et morte de froid, dans cette ruelle. « C’était pas de la comédie, je.. je t’ai toujours aim.. aimé Armand .» Elle l'a dit. Dieu sait qu'elle a du mal à dire ça. C'était un amour presque fraternel, qui ne s’effacera jamais. C’était tellement rare qu’elle aime quelqu’un, Hestia. Tant d’émotions que les larmes sont trop dures à retenir, encore une fois. Alors elle éclate en sanglots, se retournant pour prendre le chemin du retour, persuadée qu’il ne voudra pas la croire. « Je suis tellement désolée.. » qu’elle murmure en s’éloignant dans la ruelle. Elle espère qu’il la rattrapera, qu’il la prendra dans ses bras. Mais elle sait pas. Ce qu’elle sait, c’est qu’il en colère. Et il a des raisons de l’être. Alors elle s’éloigne, fixant un point imaginaire droit devant elle, d’une démarche princière.

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dans la poussière

w: @hestia d'amovic

elle est désolée. et lui aussi, il est désolé. désolé que tout ce soit passé comme cela. qu’il ait aimé la mauvaise personne. qu’il ait été suffisamment stupide pour tomber dans le panneau. il est désolé d’avoir cru que le bonheur était possible au sein de la cour du jour, là, juste entre la vipère solaire et son amie de l’aube. folle idée qu’il avait eu, pauvre gamin naïf. mais il avait appris. il espérait, en tout cas. il aimait se dire que c’était le cas. que plus jamais, on ne pourra l’avoir. qu’il sera celui brisant les coeurs et ruinant les vies, désormais. leurs coeurs et leurs vies, précisément. et il avait toujours inclut hestia dans le panier, depuis sept ans. toujours, à chaque instant. parce qu’elle était comme eux. elle avait toujours été comme eux. elle s’était autant jouée de lui qu’ils n’avaient pu le faire. elle était une certitude, dans son désir de vengeance. mais oui, voilà. voilà que maintenant elle est désolée, la voilà que maintenant elle pleure, voilà que maintenant elle l’aime et elle ruine son coeur encore et encore, d’une façon qu’il ne pensait même plus possible. pas après tout ça. pas après elles. pas après elle. mais il ne peut être stupide, armand. il ne peut se le permettre. il ne peut tomber encore une fois, pour une poupée triste. mais comme cela tiraille son ventre. comme cela lui donne envie de hurler et de pleurer et de se battre et de s’effondrer tout à la fois. il veut la détester autant qu’il veut la pardonner. mélange flou de sentiments qu’il pensait oubliés. qu’il aurait voulu voir disparaître. et cela le terrifie. car si cela est ainsi face à hestia, que cela sera-t-il, le jour où vesper se tiendra devant lui ? comment réagira-t-il ?

elle s’en va. elle lui tourne le dos, le corps secoué de sanglots, et cela déclenche une colère inattendue en lui. coeur qui hurle, douleur intenable au sein de ses entrailles. d’un coup de talon, voilà ses vents qui le propulse, qui le font bondir dans les airs, jusqu’à atterrir face à elle. son visage n’est que rage et douleur mêlées, et il lui faut un instant pour se rendre compte que lui aussi, il pleure. “je t’interdis de me tourner le dos encore une fois.” son corps entier est tendu, son cerveau sûrement parti quelque part où il n’est pour le moment pas capable de le retrouver. il ne sait même pas quoi lui dire, en réalité. ne sait même pas pourquoi il n’est pas juste retourné sur la péninsule. pourquoi il ne l’a pas laissé avec son coeur brisé, comme elle avait pu le faire. “oui tu es lâche.” l’accusation claque dans l’air, voix empli de colère aux accents de désespoir. “tu m’as abandonné, et tu recommences. si tu savais ou pas, peu importe, tu m’as laissé.” et c’est ça qui fait le plus mal. c’est ça qui empêche la blessure de guérir. “et je ne sais pas… je ne sais pas si je pourrais jamais te pardonner cela.” il fait un mouvement pour s’en aller, et puis finalement, se ravise. “il y a une seule chose que je veux que tu saches, cependant. et je veux que tu y penses, très, très longuement.” il plante ses pupilles dans les siennes, comme pour lui faire promettre du regard. “j’ai failli mourir, là-bas.” il écarte les pans de son manteau, expose la cicatrice qui court tout le long de son torse. “littéralement. et tu aurais certainement été la dernière au courant. peut-être même ne l’aurais-tu jamais su.” il rabat ses vêtements autour de lui, besoin soudain de se protéger. se protéger d’elle et des souvenirs. d’elle et des possibles. “et peut-être que cela arrivera. et personne ne te préviendra. parce que tu as été lâche, et que tu as toi-même condamné une amitié que j’aurais continué à te donner. et tout ça pour quoi ?” haussement de sourcil, une presque envie de rire amèrement. “pour celle que tu considères comme une soeur, alors qu’elle t’a menti pendant des années, qu’elle ne t’a même pas jugé suffisamment digne de confiance, si j’en crois ce que tu m’as juré tout à l’heure ?” un rire désabusé, cette fois. “ouais, ça valait le coup, clairement.” et puis il secoue la tête, et se détourne. c’est lui qui s’en va, cette fois.