Au plus noir de lui, entrons dans l'horreur

Le poète humain Robert Choquette a écrit un jour : “La nuit, on imagine ce qu’on désire et tout semble possible. Au grand jour, l’imagination pâlit. La nuit, on voit des choses inexistantes et on y croit.” Il semblerait qu’il faisait parti des rares de son espèce à posséder des facultés intellectuelles.

Mon nom est Azkadelia Raven, membre de la Cour de la Nuit. Je suis née dans ce coven il y a de cela vingt-six ans, un froid matin d’hiver durant le mois de février, et j’y mourrais, cela ne fait aucun doute, dans plusieurs décennies.

Je suis une descendante d’une longue lignée de sorciers de la Night Court ayant un rapport de près ou de loin avec la famille suprême. Mon grand-père Emerys, faisait parti de la garde rapproché des deux précédents suprêmes. Il a épousé ma grand-mère Ephalba par la biais d’un mariage arrangé entre leurs familles. Si lui était en fil du temps désespérément amoureux de cette femme, ce n’en fût pas de même de son côté. Elle voyait en cet homme un moyen de pouvoir vivre une vie dans un confort certain au vue de sa fortune, mais également un bon moyen de monter les échelons de la société et d’atteindre les plus hautes sphères de la société des covens. Ensemble, ils eurent une fille, ma mère, qu’il prénommèrent Séléné en honneur de la lune, astre maître de la Court de la Nuit. Emerys était un véritable père-poule, doux et attentionné envers sa petite princesse. Mais il en était tout autre du côté d’Ephalba. Elle éduqua sa famille dans l’ambition, trait de caractère très présent dans la famille, afin qu’elle atteigne les sommets du monde magique. Or, Séléné se fichait des statuts et de vivre dans la richesse. Elle tomba amoureuse d’un simple cuisinier, ce que ne put supporter Ephalba. Elle entra dans une rage lorsqu’elle remarqua grâce à son pouvoir de divination que sa fille était enceinte de jumelles.

Le jour de l’accouchement, après que les jumelles ait été mise au monde, Ephalba remplaça les enfants par des golems afin que sa fille pense ses enfants mortes. Elle se débarrassa de l’enfant en trop en la donnant à une riche famille qui ne pouvait en avoir. Quant à moi je reçus l’éducation stricte et ambitieuse de ma chère grand-mère, ma mère n’ayant supporter la mort de ses enfants. Ephalba me répéta à quel point ma mère était faible et qu’elle espérait au plus profond d’elle-même que je ne la décevrais pas à mon tour. Plus le temps passait et plus mes capacités magiques se révélèrent. J’étais la digne héritière d’Ephalba, mais il me fallait perfectionner mon art. Sa rigidité me poussa à repousser mes limites, à donner plus que le meilleur de moi-même dans les objectifs qu’elle me donnait. Et c’est sans aucun doute grâce à cela que je suis la sorcière dont elle a toujours rêvé aujourd’hui.

Une fois à l’université Astoria, lorsque j’avais seize ans, on me prit souvent pour une autre élève. Je trouvais cela plutôt étrange, mais au vue du nombre d’étudiants, je ne m’attardai pa plus sur la question, tout le monde pouvait se tromper. Jusqu’au jour où à la bibliothèque je me retrouve face à elle. Lyra. Notre ressemblance fût plus qu’évidente. Si j’ai d’abord crû à un enchantement, la toucher m’a connecté à elle comme un flash qui nous révéla l’indéniable vérité : nous étions soeurs. Le choc était inexplicable. Je perdais du jour au lendemain tous mes repères et une rage envers ma soeur naquit quand j’appris que je n’étais peut-être pas la sorcière exceptionnelle dont on chantait les louanges chez moi. Je redoublai alors mes efforts pour approfondir mes connaissances en magie. J’excellais en potions et en sortilège.

Diplômée avec mention, il était temps de montrer qui j’étais et de quoi j’étais capable. Et quel meilleur moyen que de montrer à ma chère grand-mère l’étendue de mes pouvoirs ? Grâce à mes capacités magiques, je réussis à faire mes preuves pour intégrer la garde rapprochée. Son ambition de me voir atteindre les plus hautes sphères n’en fût que plus comblée, ainsi j’étais plus proche de la famille suprême. Son plus grand désir serait de me voir intégrer l’une de leur branche de part le mariage. Mais mon objectif à moi est d’écraser la vermine que représente la si gentille Lyra.