high rise. (baz)

« Il tient un carnet.
- De toutes celles qu’il a… ?
- De toutes.
- Tu l’as vu ?
- Encore mieux : je suis dedans. »

Les infidèles ont le cœur joyeux quand ils se frottent à Baz Wolfhart. Le gredin est connu de mœurs libres, plus séducteur qu’il n’est romantique (ou romantique qu’afin de séduire). On l’a parfois vu écorner quelques unions mais, dans l’ensemble, ses couchages bigarrés ne causent aucun désordre avec les consentantes. Il est à la fois esclave de coutumes dissolues, issues de son coven, et familier d’une solitude qui le rassure. Baz étreint rarement deux fois la même poupée ; ce serait assurément se donner mutuellement trop d’importance.

« Hormis sa vipère de sœur - Vesper, Baz ne pense à personne. Même ses parents devraient se méfier de ce qu’il leur propose de boire.
- Il a sûrement un bon fond ! ...tout le monde a un bon fond.
- Je suis pas sûr qu'il reconnaîtrait sa conscience même si elle lui passait sur le corps. À moins qu'elle conduise une porsche, bien sûr. »

Les Wolfhart (et consorts Van Dries) tiennent réputation de meute, embastionnés derrière des crocs autant que de portails en fer forgé. Si Baz est lié à son père par une saine relation d’émulation, mère et fils sont d’une remarquable complicité constellée de méfiance. Ils s’entendent le mieux du monde et partagent plusieurs de leurs secrets, en même temps qu’ils s’attachent à se neutraliser. Ce faisant, nul Wolhart n’est plus étroitement lié que le frère et la sœur. Baz a pour sa cadette les sentiments les plus purs et les plus invariables. Ainsi débutée, la liste s’interrompt, car Vesper est la seule qui soit digne d’un amour aveugle, ou même d’un quelque amour extirpé de ce maudit cœur.

« M'est avis qu'il n'est pas le genre à accepter de faire de la figuration. Baz, c'est plutôt le genre à vouloir marquer l'Histoire comme un clébard qui pisse à tous les coins d'chaussée. »

L’ambition préside à son être. Baz est né et n’a reçu d’éducation qu’afin de s’élever aux confins. Il ne s’interdit aucune cime et caresse le projet – pas si grotesque que cela – de s’élever en prochain suprême. L’homme n’est pas non plus fantaisiste et, au contraire, un acharné de travail. En plus de son avantageuse naissance, il mérite la plupart de ses victoires. C’est aussi qu’il ne convoite pas simplement le pouvoir pour lui-même ; ses projets moins orgueilleux seront seulement plus efficients s’ils découlent d’une puissance autocratique.

« Bien imprudent le prochain qui va s'approcher d'Hestia alors qu'il est là.
- Ah bah, tiens, regarde.
- Impact dans trois, deux, un… »

Son myocarde bat erratique pour Hestia D’Amovic. L’inclination est née il y a si longtemps qu’il n’a pas prêté attention à ce qu’elle grandissait. Peu à peu, la jolie blonde s’est incrustée dans son esprit et s’est imposée à sa volonté. À plusieurs périodes de son existence, elle a des allures d’ultime trophée. Voilà comment Baz se rassure lorsqu’il tuerait, il croit, pour ces mains mâles qui la pressent de trop près. S’il doit jamais en épouser une, ce serait elle. S’il doit jamais en aimer une autre que Vesper, ce sera elle.

« Des accords un peu crades, Baz en passe du soir au matin. C'est pas à la Solace, mais c'est pareil.
- Alors c'est vrai qu'il a fait son début de carrière sur le dos des humains ?
- Disons que je serais pas étonné si la moitié des domestiques de Manhattan bossent à crédit à cause de lui. »