(Nick) Shout out from the bottom of my lungs, a plague on both your houses

surname  Jung, racines allemandes, seuls restes d'une famille, si l'on s'y tient encore, si l'on oublie les trahisons, et la séparation. Jung est une perle cabossée et sans valeur, dont on ne s'éprendrait que pour mieux y mettre les mains et abréger des souffrances: Trop sali, trop insignifiant.
first name  Nicolette, la certaine tendresse des parents à s’attacher à un prénom aux particules trop encombrantes, plus tard sous la colère ils se contentent de « Nicki! » et autres paresses sociales.
birth certificate Dix-neuf ans au vingt-quatre Juillet, pourquoi conservent-ils les restes du calendrier d’un homme condamné, au fond, n’est-ce-pas une épée de Damoclès au dessus de leurs têtes, à quand leur chute au pied de la statue de Pompée?
heart rate Nombre d’échecs cuisants calculé, les contours rouges aux yeux sont devenus une habitude et le déchirement de son identité ne fait que remettre en question sa capacité à vivre avec d’autres qu’elle-même. Elle a aussi l’âge où le coeur a été tordu par les natures humaines, et irrémédiablement, Nick est seule.
occupation La survie devrait s’inscrire au coeur de son activité mais elle reste le pion d’une partie d’échecs perdue d’avance et depuis petite elle suit les traces de son père, dans le sillon dangereux du trafic illégal. Nick est une ouvrière du mort ou vif, elle se glissait souvent entre les décombres à la recherche de camelote, noyau du royaume désastreux de son paternel, elle fouillait les poches, chargeait les animaux exotiques sur un bateau clandestin direction la capitale sorcière. Aujourd’hui, elle est prise de panique, à l’idée d’être inutile.
perimeter Staten Island, vieil immeuble sur lequel Jung Père a la main mise, il joue à l’ermite et mordrait la main à quiconque tenterait de mettre le nez dedans. Pour un royaume en ruines et désolé, le bâtiment de briques rouges est une citadelle, un sanctuaire où l’équipe fourmillante de Jung opère. On en sort et on y rentre comme dans un nid d’abeilles.  

temper trap L’insolence s’est confondue à ses traits déjà prononcés par la révolte de sa communauté. Nicolette est au départ, foncièrement une gamine avec beaucoup de souffle, elle est portée par un besoin de savoir et de s’émanciper mais elle ne sait pas interagir. C’est une solitaire, très vite encouragée par son père à ne pas faire confiance. Elle a disons, un fort caractère,  sinon pas décadent, du genre à provoquer Fortune et à la malmener avec son impatience, sa colère. Mais dernièrement elle est frappée par une indifférence monstre envers elle-même et les autres. Apathique et renfrognée, animal blessé et rancunier. random facts Anti-Magie, elle a regardé la pluie rouge fondre sur les sols et a regretté amèrement le jour de sa naissance. La brutalité de sa société la laisse amère et dans son jeune âge, elle redoute les porteurs de ces pouvoirs supérieurs. Ils éclairent quelques fois les longs tableaux sombres de Staten Island, en revendiquant leur si profonde et remarquable nature, mais Nick n’y voit qu’une catastrophe de plus ayant renversé les esprits et rendu fous la plupart de ses proches. Elle se déteste d’avoir touché aux éclats déchaînés de la nuit des étoiles.

Mère traînée par l’Autumn Court hors de Staten Island, disparue depuis, jamais revue, l'abandon. Le personnage était déjà compliqué, catastrophique, sinon pas droguée et folle sur la fin, les traits durs, indépendante et élevant sa petite à la force des bras. Elle emmenait Nicolette à droite et à gauche, dans les bars du port, dans les ruelles bruyantes et à travers le brouhaha du brouillard des abandonnés. Nicolette se surprend encore que son père la décrive comme on ferait le portrait d’un oiseau, minuscule et blanc de neige, prêt à l’envol cela dit. On ne l’a jamais revue et Nicolette prétend ne pas se souvenir de son visage, si ça se trouve, le ticket de loterie est tombé entre ses mains et pour une raison obscure, sa fille ne lui en veut pas. Car tous les êtres partageant son air déjà suffoquant macèrent dans une eau misérable, on les aura au goutte-à-goutte, comme Maman a tenté de traverser une dernière fois avant d’se volatiliser.

Collectionneuse, image bien terne de la petite sirène regardant vers la surface, Nicolette entasse toutes les pièces inutiles d’une vie lacérée à coups de lois, elle garde les babioles, les « futilités », comme aime les appeler son père et reste parfois des heures dans son amas de parcelles oubliées du royaume humain, à regarder, à se questionner. Aujourd’hui elle observe, silencieusement l’histoire mortelle se faire en filigrane et jette les broutilles qu’elle a passé tant d’années à accumuler sans y trouver de logique, forcée de constater que son jeune âge n’était pas le moteur de l’addiction mais plutôt le fort dégoût de vivre sur un trône anciennement revêtu d’un linceul doré, tout le monde n’est-il pas encore en deuil?

La plupart des jours, Nicolette ne sent rien et se réveille dans l’engourdissement devenu banal de ses membres. D’autres fois, elle passe les nuits à n’avoir que son souffle pour soulagement d’une douleur chronique, une main levée quand son père la supplie de traverser, de trouver un guérisseur, c’est, comme il dit « si vite trouvé. » Et s’il savait, quand les paupières de Nicolette s’illuminent de larmes, elle sent tous les nerfs de son corps se retenir de lui infliger davantage, le puzzle a été disséminé dans le mouvement de l’air, de ses muscles, elle ne retient qu’une fulgurante souffrance. Les broches et fils nouant ses os la tiennent encore, moins d’un an et déjà l’impression d’avoir perdu toute raison, pour cette blessure: L’accident ne lui a rien laissé, l’usage de sa jambe est contrarié, ses plans de survie annihilés.
theme song Bastille VS. GRADES - Torn Apart, Bastille - The Driver