Oscar Bartlett ♦ About a million scars in your eyes

surname Bartlett, lointain vestige d'un passé maintes fois remanié, réécrit et déterré pour mieux l'ensevelir ensuite. Seule marque qui réside de ton ascendance, famille brisée qui aujourd'hui peine à garder la tête hors de l'eau. Éclats de verre aux quatre coins d'un New York miteux et désabusé, tes homonymes ne sont qu'un voile de brouillard sur des années de distance. Seuls quelques uns révolutionnent encore autour de toi, résidus poussiéreux d'une branche éreintée des Bartlett.

first name Oscar, douceur pâle sous une sonorité plutôt agréable ; l'on entend à peine la violence qui se soupçonne derrière ces cinq lettres. Immobile dans le temps, prénom maintes fois usé et abusé, sa mélodie t'es tellement familière qu'il en devient insignifiant. Rejeton d’aïeuls dont tu ne sais presque rien, héritage familial paumé dans les limbes de la survie, il restera à jamais ton unique identité.

birth certificate Cinq septembre au cœur des quartiers pauvres, naissance maculée par les horreurs de la rue. Trente-trois révolutions autour de l'astre, incandescent dans une semi-jeunesse qui laisse ton visage d'able ; les marques du temps creusent petit à petit leurs lits au coin de tes yeux, affichant prématurément les effets secondaires d'un mode de vie sommaire. La précarité t'a poussé à grandir trop vite, tu portes sur ton minois les traces d'un passé difficile mais tu mourras toujours plus tard que Jimi Hendrix.

heart rate Nulle marrée n'a su s'accrocher à ton rivage, houleux. L'impétuosité de tes flots rend difficile l'amarrage ; le moindre dérapage de ta part tord de douleur les autres, dont le trépas aussi agréable soit-il n'est jamais l'idéal d'une relation. D'amour, tu n'as que les yeux : incapable de douceur, tout ce qui transperce ton voile sombre te semble hostile, d'une manière ou d'une autre. Trop occupé à protéger ceux sous ton égide fraternel, tu es même incapable de savoir si ce sont les adonis ou les aphrodites qui éveillent tes sens. Perdu, dissocié du monde même de l'amour quand les priorités sont avant tout d'avoir un toit sur le crâne et des miettes dans la mâchoire.

occupation Métier ou études

perimeter Le cuir lustré d'un canapé t'offre le confort sommaire mais particulièrement agréable pour toi de quelques journées à trouver le repos entre ses coussins, une tasse de café attendant ton réveil sur le rebord de la table basse attenante. Tu sais la situation délicate, squatteur intemporel chez d'autres âmes qui ne te laisseraient pas dehors. Tu n'as pas le pécule nécessaire à te loger correctement, espérant déjà pouvoir offrir un toit au reste de ta famille qui s'entasse dans un studio miteux à l'autre bout du quartier. T'as trouvé les beaux jours sur ce canapé, économisant tes dimes pour subvenir aux besoins de ceux qui te sont chers. Sacrifice sans peine, tu les feras toujours passer avant toi et c'est pourquoi tu te contentes agréablement de cette collocation plutôt particulière dans les beaux quartiers de l'Upper East Side, où tu te sens particulièrement dissonant et étranger.

temper trap Violence subsidiaire à ta survie, les accès de colère sont nombreux dans ton quotidien. Tu connais la douleur et tu sais aussi que tu l'infliges aux autres, tu connais le poids des années dans les mémoires intangibles qui ne s'effacent jamais : elle est là, ta colère, exerçant son habituelle déchirure dans ce cœur au bord de l'explosion. Tes poings serrés contre ton corps, tu menaces d'imploser sous la pression qui se tasse sur tes épaules ; elle t'enferme dans une spirale infernale, tuant à petit feu la maigre patience que l'on te connait. Les heures passent, et l'impulsivité ne se ternit pas ; tes mains se crispent et tu dois constamment chercher à expier cette fureur qui agresse ton esprit. Incapable de te maitriser, tu perds ton sang froid avec beaucoup trop de facilité. Tu arrives pourtant à taire cette impétuosité par d'autres moyens, déversant ta haine dans les paroles plutôt que dans les gestes quand ce n'est pas déjà trop tard : un ton sarcastique accompagne souvent tes paroles, langage familier ponctué par des moqueries acerbes ou passives-agressives. Tu es parfois blessant, ne te rendant souvent pas compte de la portée de tes propos ou ayant du mal à les maîtriser : non, tu ne sais pas gérer cette folie furieuse qui s'empare souvent de toi quand tu t'emportes, et tu as besoin de l'apprivoiser aussi. Sous ce mur de glace que tu ériges pour te protéger, tu sais que la réalité est plus délicate, plus complexe que ce que veulent bien penser ceux qui te traitent si facilement de « gros con » avec toute la gentillesse du monde. Sous cette carapace, tu es un râleur méfiant, éternel insatisfait. Ton égo fragile ne saurait se faire emmerder par quelqu'un d'autre, arrogante personnalité que tu dissimules à coup de poings. Tu te montres trop facilement autoritaire, déformation professionnelle dira-t-on, quand on sait que tu dois t'occuper de toute ta famille et mener la danse par tes propres moyens. Tu es modeste et tu n'aimes pas dépenser ton argent, trop prévoyant sur l'avenir à peine visible pour les tiens. Impliqué, ils te diront altruiste et affectueux : tu aimes ta famille au point de sacrifier ton existence pour rendre la leur un peu meilleure. C'est sans doute pourquoi tu as autant de mal à garder une existence stable et posée, oscillant entre les jobs à la con et le besoin de vérifier que tout va bien pour ceux que tu aimes. Tout ça te rend susceptible, entêté : tu refuses que l'on remette en cause tes capacités et tu n'aimes pas que l'on critique tes idées, bien qu'au fond, tu saches que cela n'est en rien pour te faire du mal. En réalité, si ta personnalité détonne et cherche constamment à repousser les autres, tu as un besoin profond d'être entouré, aimé, apprécié et de le savoir. Si tu en avais le temps et l'occasion, tu serais même probablement quelqu'un de jaloux. Et si l'on devait préciser quelque chose que tes proches détestent à ton propos, ce serait sans doute ton indiscrétion : tu as un penchant presque obsessionnel à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à répéter les petits secrets qui ne sont jamais bien gardés avec toi.

random facts
✘ Dévoué à la cause, tu te battras bec et ongles pour eux. Envers et contre tous, à la vie à la mort, tu ne te reposeras jamais tant que les tiens ne seront pas en sûreté. A ces fins, tu te mets en danger. Beaucoup trop souvent, beaucoup trop de fois. Tu ne comptes plus les blessures, ni les marques sur ta peau qui ornent tes exploits d'une couronne de ronces. Vous n'avez jamais eu les moyens de vivre dans l'opulence et, osant à peine survivre au milieu de cet hostile New York, famille nombreuse aux difficultés certaines, vous peinez à vous maintenir la tête hors de l'eau. Mais rien ne sera jamais trop pour eux, et tu te tuerais à la tâche s'il le fallait : subvenir à leurs besoins pour qu'ils ne manquent de rien, aider les tiens et te sacrifier pour ça, cela n'a littéralement aucun prix pour toi.

✘ Ton père s'est barré, il y a longtemps. Ta mère, c'est une femme d'un certain âge qui n'est plus en mesure de continuer à mettre le pain sur la table. Ton grand frère, Ben, c'est un gros con qui laisse tout en plan derrière lui. Ton petit frère, Ennis, c'est celui à qui tu veux inculquer les valeurs familiales pour lui montrer de quoi il peut être capable pour vous. Et ta petite sœur, Allie, c'est ta protégée, ton amour à jamais contre l’innocence de ses rares paroles.

✘ Allie, elle a cette difficulté supplémentaire dans la vie. Tu le sais parce que, quand tu veux l'emmener au parc, elle ne peut pas rentrer dans le square si vous avez croisé un nombre impair de voitures rouges. Tu le sais parce que quand tu lui sers à manger, elle n'avalera rien si le jambon touche la purée. Tu le sais parce que le seul truc capable de la rassurer quand ça ne va pas, c'est le bruit blanc d'une vieille radio qui occulte tous les autres sons. Elle est intelligente, ton Allie. Mais elle est fragile et tu dois la protéger. Car si toi tu sais gérer sa façon d'être, les personnes comme elle, atteintes du syndrome d'Asperger, sont souvent mal comprises par le monde extérieur.

✘ Pour passer ta frustration, tu as trouvé quelque chose qui expie tes besoins physiologiques de taper sur quelque chose. Quand tu enfiles tes gants de boxe, ta colère peut alors se libérer sans que personne ne soit ton punching-ball improvisé. T'es plutôt pas mauvais, tant que tu ne te laisses pas entrainer par la folie dans tes actions. Ton coach aime bien ta personnalité mordante, elle peut plaire à des professionnels, qu'il dit. Mais toi, tu penses que tu gagneras jamais assez avec ça pour te ranger à son avis. Frapper, c'est tout ce qui t'intéresse quand tu vas à la salle. Et quand tu sors et que l'air frais emplit tes poumons et caresse ta peau suintante, tu souffles, et tu sais que t'as épargné au moins une ou deux personnes.

✘ Si tu as été capable de trouver un logement à ta famille, il est trop petit pour que tu puisses t'ajouter à leur vie quotidienne. C'est pourquoi tu trouves ton sommeil sur le canapé d'Ewen, en l'échange de quoi tu t'occupes de faire pousser un jardin aromatique sur son balcon, histoire de faire au moins de la bonne cuisine quand il te laisse pioncer sur son divan. T'es plutôt bon jardinier, tu ne laisses pas facilement mourir une plante, capacité que tu t'es découvert de façon plutôt inattendue, et qui, à vrai dire, te correspond très peu.

✘ Douloureuse trace d'un raté parfait, cette cicatrice ponctue tes muscles abdominaux d'un trait encore marqué. Elle ne te fait plus mal depuis longtemps, mais elle laisse à jamais le souvenir, encré dans ta peau, d'un jour où ça a failli tourner au drame. T'aurais pu te faire éventrer, te vider de tes tripes au milieu de la rue et tu ne sais pas comment, mais tu as réussi à t'en sortir en te faisant recoudre sur la table de la salle à manger par un mec à la réputation discutable qui vend ses services au black. Tu t'en es sorti, mais le souvenir laisse encore en toi la fureur de vivre et l'angoisse de mourir.

✘ Ton sommeil, tu le récupères le jour, parce que tu vis la nuit. Mais il est disparate, ponctué. Il est léger, trop dérangé pour être efficace. Les sueurs froides, les terreurs « nocturnes » te réveillent en panique, souvent. Tu peines à te reposer de façon efficace, et tu réveilles souvent ton colocataire de fortune en hurlant au milieu de l'après-midi. Tu es presque incapable de te reposer quand il fait noir, et si en plein jour c'est plus facile pour toi, tu sens quand même toujours l'appréhension peser, et tes cordes vocales brûler quand tu t'es étouffé dans l'angoisse et dans les cris.

theme song Panic! At The Disco • High Hopes