Late night, fun night. || Ft. Calixte

We are all addicts. In our own human ways. We seek comfort in things that numb us from our realities. We chase stars that have already died before the darkness can reach our eyes.

Debout derrière le comptoir, un cahier à la main, tu surveilles d’un œil distrait. Les autres employés. Les clients aussi. Mais surtout, Darren. Parce que ce soir, il ne fait pas bon être ici. Pas pour un humain. C’est trop tôt – dangereux. Ce qui explique que tu l’as installé dans un coin plus sombre. Isolé. Seulement, il y aura toujours des gamins en manque d’action et les veines pleine d’alcool, pour déranger tes stratégies. Ce qui explique que même en bossant la paperasse du Décadence, tu rôdes près du bar – de Darren. Qui n’attend d’ailleurs que la fin de ton chiffre, aka la fermeture des lieux. Normalement, du moins. Parce qu’à voir comment la bande de jeune s’excite actuellement – le plus grand du groupe commence à beaucoup sourciller – tu songes à délégué. Après tout, le Décadence peut se passer de toi. Au moins le temps d’une soirée, hein. Silas ne doit pas être bien loin, ce soir il n’est pas sortit – ou bien il ne t’en a pas avisé.

En attendant, tu t’acharnes à terminer ta tâche, mais pas sans lancer des coups d’œils sombre aux jeunes. Qu’ils comprennent l’avertissement : te faire chier, c’est finir dehors, un pied au cul. Puis, ton stylo en suspens dans les airs, y’a la voix de Darren. Qui t’interpèle. « T'as un chiffon humide, ou quelque chose? » T’inclines déjà la tête, pour récupérer un linge propre, sous le comptoir. Une fois trempé dans de l’eau, tu le pousses devant lui. L’oeil curieux, déjà occupé à faire le constat – une fois de plus, en réalité – de ses blessures. Il n’a pas détaillé la raison de son état, à son arrivé. Seulement qu’il c’était défendu – évidemment, tien. Tu déposes donc ton cahier sur la surface propre et pose un coude sur le bar, pour soupirer. « T’en reste à droite… t’es sûr que tu veux pas que j’demande à un ami de t’arranger ça? » Alistair le ferait assurément, c’est un type bien. Serviable. Même pour un humain? T’as toujours un doute, Cal. Parce que ce qui n’a pas trop d’importance pour toi, en a souvent pour les autres.

Tu récupères une bière pour ton ami et la glisse devant lui, mais sans relâcher ta prise sur le goulot. « Je m’assure que tout est en ordre, puis on s’tire. Tu bouges pas de là hein? Et les laisse pas te convaincre que même amocher, t’es en état de te battre, hein... » Tu lui rends la bouteille, puis te redresse en soupirant. C’est que la nuit s’éternise, là. Le cahier disparaît dans tes mains et tu fais signe à Darren que tu le surveilles, avant de glisser de l’autre côté du bar. De retrouver un autre superviseur, peut-être même Silas, si tu as de la chance – sauf que non. Il traine quelque part, tant pis. Tu donnes tes derniers ordres et requêtes, puis tu retournes en direction du bar. De ton ami. De l’humain qu’on approche lentement, mais que tu rejoins avant le petit groupe. Une main contre l’épaule du blond, tu lui indiques la sortie d’un hochement de menton. « Cul sec, vieux, on y va. »

Ce n’est qu’une fois dans la rue, que tu reprends la parole. Le pas rapide et le regard nerveux, observant les lieux avec quelque chose frôlant la paranoïa. « C’est risqué pour toi d’être ici… normalement les summer sont moins cons, mais depuis le nouvel an, c’est le bordel. » Et c’est peu de le dire, oui. Tu ne comprends cette soudaine envie de s’allier a l’automne. Enfin, tu sais que Silas les aime bien, mais ce n’est là qu’un choix personnel. Ça n’a pas à refléter l’avis de toute votre saison – surtout pas le tien. Ce qui explique que tu marches plus près de Darren, bien malgré lui – ou toi. C’est inconscient. « Vaut surement mieux que tu calmes les affaires… pour l’instant. » Le temps que ça se calme. Le temps que les summer retrouvent leur bon sens et réalise qui sont les véritable responsable : day et night. Stupide et irresponsable. L’un trop zélé, l’autre incapable de les freiner. Franchement…

Heureusement, tu vis tout près du Décadence, aussi tu ouvres déjà la porte de l’immeuble à ton ami. Qu’il passe devant, pendant que toi, tu surveilles vos arrières. Une main flottant près de l’arme que tu traines toujours à ta hanche – parce que tu veilles sur Silas et que tu es avant tout, un soldat Urbina, oui. La voie libre, tu t’engouffres à la suite de Darren, non pas sans un soupir en direction de sa chemise tachée. « Tsk, faut faire trempé ça de suite… ça va laisser une marque. » Oui, un costume taché de sang, ce n’est pas très pro. Et tu t’y connais en costume, puisqu’il s’agit de ton uniforme de travail, à toi aussi. La porte de ton appartement est déverrouillée en un rien de temps et alors que ton ami s’y glisse, toi tu pianote sur ton portable. Pour aviser Haze que tu ne rentres pas ce soir – même si en réalité, tu l’as vu à ta pause repas. Mais à ce moment, rien n’était certain. « Un autre verre, ‘Ren? » que tu souffles, sans quitter ton téléphone des yeux. T’avances à l’aveugle dans l’appartement, pour finalement te cogner un genou et pousser un juron. Ouais, tu ne passes plus assez de temps ici, t’en oublie les angles traitres. « Bordel…! »