Here is the game you thought should be - ft Damon

Il y a de ces secrets dont l’esprit s’empare avec aise. Certains que, plus jeune, elle n’aurait jamais hésité une seule seconde à revendre. Un esprit naïf surement pour qui une découverte facile n’a été qu’un signe que le monde l’encourage dans un chemin sinueux. Elle a toujours tenté de les vérifier, ces informations qui trouvent le chemin de ses oreilles sans qu’elle n’ait besoin de partir à leur recherche. Mais certains semblent réels, se suffisent d’eux-mêmes de part d’autres connaissances qu’elle reçoit ça et là. Rares sont ceux qui se sont retournés contre elle, ceux auxquels elle a dû faire face. Cela n’empêche que les années ont passées, que ce que l’esprit a un jour présumé se voit contesté. Elle ne vend plus autant qu’elle a un jour vendu. La quantité s’est vue remplacée par une qualité dangereuse qui la pousse un peu plus vers ce précipice qui éveille sa douce curiosité. De tous les murmures qu’elle a entendus, ceux de l’Aube se sont montrés les plus juteux. Mais ce n’est pas cela qui l’a poussée à les interroger. Les plus juteux, certes, mais ils ont également été ceux qui se montrent les plus erronés. Un mensonge de taille tout d’abord qui s’est vu devenir de plus en plus petit au fil du temps. Alors qu’elle pense pouvoir les vérifier, certaine de ne pas répéter les erreurs du passé, voilà qu’il se montrent plus précis, plus vicieux. Les années l’ont poussée à se poser des questions. L’évolution de ces secrets témoignent que la source lui est connue, qu’elle est consciente de l’attention que le Printemps porte à l’information qui arrive jusqu’à son esprit. Plus encore, la source est consciente du fait qu’elle se prend à parler de certains secrets a d’autre ; il s’agit surement la du plus grand danger de tous.

Les années sont passées, et elle n’est pas parvenue à poser un nom sur l’individu qui s’est faufilé au travers de ses pensées. Et puis elle s’est trouvée au bon endroit au bon moment. Elle a entendu une phrase qui, à elle seule lui a offert son coupable. Parce qu’il était le seul à le savoir, parce que ceux qui travaille pour lui se sont montrés aussi curieux qu’elle. Damon. C’est tout d’abord une certaine peur qui s’est faufilée jusqu’à son cœur. Lui, le suprême de l’Aube la sait revendeuse de secret. Se doute-t-il même de sa position d’espionne de la Nature ? Non, cela est impossible, une pièce aussi vitale ne serait pas devenue l’objet d’un jeu comme un autre. Car voilà tout ce que cela est devenu, un jeu aux règles qu’elle ne connaissait pas, qu’elle a fini par comprendre. Alors que les pièces n’ont fait que se mouvoir autour d’elle, la voilà qui, pour la première fois, s’apprête à faire son premier jeu.

Elle le connait depuis de longues années, Damon. Une rencontre fortuite qui a poussée deux esprits curieux à s’utiliser l’un l’autre afin de découvrir certaines nouveautés dont ils ne peuvent se passer. Une relation qu’elle a toujours considéré être de confiance. Restes lointains de cette naïveté qui, récemment, s’est enfin éteinte. Alors qu’elle attend de se voir invitée jusque dans le monde du grand, sa découverte du jeu se lit presque sur son visage. Décoré de milles couleurs comme il l’est souvent, c’est une décision consciente qui fait que le sourire en coin semble incapable de disparaitre. Lorsqu’on l’appelle enfin, ses talons claquent sur le sol alors que la longue jupe pastelle semble flotter au rythme de la respiration du monde. « Damon, lovely to see you as always, » qu’elle offre une fois que leurs regards se retrouvent. Elle ne cache pas cet air joueur qui semble différent que d’habitude, celui qui murmure qu’elle est en possession d’une connaissance particulière. Banale, peut-être, elle n’en reste pas moins efficace. « How have things been? » Question innocente qu’elle laisse planer un moment. « Came across your good friend the other night, the doctor? » Sa main droite coule le long de sa chevelure qui entoure son visage avec douceur. « His wife is one hell of a woman, is she not? »

Game on.  

routine d’une matinée chargée, reflet d’une vie qu’il n’a jamais su mettre en pause. l’homme au coeur de glace, capable de continuer sa vie comme si de rien était, malgré le chagrin, malgré le deuil, malgré la tragédie. des épreuves qu’il a déjà du affronter trop de fois au sein de sa vie, et qu’il n’a jamais laissé l’abattre. toujours, damon il a avancé, sans courber le dos, sans baisser les yeux. il ignore bien jusqu’à quand il sera capable de continuer ainsi, alors qu’il sent la fatigue d’une vie trop remplie et d’un destin trop grand peser sur ses épaules, alors que le temps cherche à grignoter son coeur petit à petit. dans le fond, il le sait, il tiendra jusqu’au bout. il l’a toujours fait, après tout, et il a un trop grand sens du devoir pour tourner le dos. pour abandonner. pour baisser les bras. il ignore la défaite, il ignore l’abandon. il aurait cessé de fonctionner il y a bien longtemps de cela, si c’était le cas. sans doute ne serait-il plus qu’une carcasse vide depuis la disparition de james. sans doute en est-il une, sans vraiment s’en rendre compte. un robot guidant le coven amoureux de la technologie, il y a une certaine poésie, il faut l’avouer. assorti à une froideur que les jumeaux de la winter lui envient, cela semble impossible de le voir en position de faiblesse. le moindre ascendant semble n’avoir aucun pouvoir sur lui.

pourtant, voilà le danger qui rentre, au sein de son bureau. un danger qu’il pensait maîtriser, comme il l’avait fait toutes ces années, disséminant avec aisance les rumeurs remontant jusqu’à ses oreilles. un contrôle presque parfait sur ce qui pouvait s’échapper à propos de son coven, de sa famille, il avait appris à mettre le faux en bouteille et à lui offrir sur un plateau d’argent sans qu’elle ne s’en rende compte. il ne va pas tarder à comprendre que cela n’est plus le cas, malheureusement. le fusil va devoir être changé d’épaule, il semblerait. le dos droit dans l’imposant fauteuil, il fait un signe vague à shreya en direction des chaises face à son bureau. “shreya, a wonder for my sore eyes, as always”, qu’il plaisante légèrement, à l’aise sur ce sujet ayant tendance à rendre ses correspondants beaucoup moins à l’aise, “please, have a sit.” il se laisse lentement retomber contre son dossier, alors qu’elle enchaine immédiatement, lionne montrant les crocs avec une délicatesse fatale. ah, elle ne perd jamais de temps, après tout. c’est aussi pour cela qu’il l’apprécie, damon. il a toujours apprécié les grands esprits comme le sien. un peu plus de piment dans une vie étonnamment monotone, parfois.

il n’y a rien qui transparaît sur son visage, à part peut-être un léger amusement. hors de question de lui offrir la moindre impression de faiblesse, la moindre satisfaction de voir qu’elle a quelque chose qui fait mouche, pour une fois. il est trop vieux pour se sentir menacé si facilement, et encore plus pour le montrer. il se demande d’où elle a obtenu l’information, cependant. aux dernières nouvelles, anthea ne parade pas en clamant leur ancienne relation haut et fort. “anthea delaware ? yes, and she better be, considering the family she married in. i don’t think being weak is possible for any of its members.” un léger sourire, rictus, sur le coin des lèvres. osera-t-elle le clamer clairement ? prendra-t-elle le risque ? “where did you meet cassius anyway ? he is not seen a lot in brooklyn. some allergies, i believe,” qu’il laisse trainer, légèrement. damon il teste, un peu, s’amuse presque. à croire qu’il n’a plus réellement conscience d’une menace.