Roméo ; Jon Snow -comme tous les autres Stark- est trop kiffant.

Un jeunot encore insouciant, si effrayé mais en même temps si curieux de ce monde qui l'entoure. Il ignore quand il a pu être aussi éloigné de ce monde réel. Est-ce dû à son pouvoir, à cette illusion mentale et magnifiée qu'il produit aux personnes qu'il croise suffisamment longtemps pour l'exercer? Un bambin jeté du berceau trop tôt, trop violemment. Bercé dans ce monde de la nuit, étant à la fois son refuge et d'atroces cauchemars. Il craint la lumière comme le rappel de la mort de son père qu'on lui a arraché à son adolescence, dans un dernier soupir.

Roméo, c'est pas le séducteur du coin mais le DJ qui produit de belles mélodies, tous les soirs. Celui sur lequel on s'enjaille et qu'on ne reconnaît pas, sauf son casque lumineux et sa veste blanche de survêtement. Un nom parmi des milliers, une condition qui ne lui permettra pas un quelconque changement ni même un renouveau. Un coven qui sera son cocon éternel pour cet être si cupide, si seul. Sans cette classe prédisposée, il est perdu dans les affres du néant. Timide mais méfiant, il s'éloigne de ceux qui pourraient avoir des ennuis et lui faire du mal. Quand il agit, c'est avec des bras imposants, une mine déterminée mais une voix toujours fébrile. Tout porterait à croire à un combat singulier, à un « Raging Bull » enchaîné. Il est de ceux sur lesquels on s'appuie, un des fidèles qui demeureront toujours derrière le grand boss. Parce que Roméo, c'est un corps de lion mais un coeur d'agneau. Incapable de se démarquer, de se rebeller. Et, ineroxablement, il cherche cette reconnaissance ultime, celle d'être quelqu'un avec de l'importance. De relier cette carrure imposante à des idéaux tout aussi définis. Combattre l'ennemi, voilà ce qu'on lui répète. Et pourtant l'attend peut être là son piège, celui de tomber sur le gars opposé à sa nature. Instinctif, sensible et émotif, rien n'est plus véridique que son sourire, ses larmes, ses peurs. Il ferait un piètre menteur, ce gamin peureux.