The rythm of the night { Razz

Les préparatifs pour la dernière nuit de l’année battent leur plein depuis des jours déjà au sein du Bronx. Et si quelqu’un n’en a pas manqué une miette, de loin, c’est évidemment Jazz. Frétillante, elle a attendu patiemment – ou pas, mais vous aurez compris l’idée – que tout le monde finisse. Et deux jours avant c’est finalement chose faite. La fête foraine a été mise en place et n’attend que la nuit du 31 décembre pour enfin se mettre en œuvre et faire rêver les gens. Mais pas question d’attendre l’ouverture officielle. Bien sûr que non. Elle ira, pour sûr, mais elle veut une avant-première, parce que sa curiosité a été beaucoup trop titillée par toutes les constructions à l’ancienne, tous les mécanismes qu’elle a pu voir de loin. Alors … alors il lui a fallu choisir une victime pour l’accompagner. Et elle a jeté son dévolu sur Raïs. Une exploration illégale de nuit ne lui fera pas de mal, et ça fait beaucoup trop longtemps qu’ils n’ont pas passé de temps tous les deux, ce qui la frustre. Et tout le monde sait qu’une Jazz frustrée, c’est quelque chose que personne ne veut voir. Parce que si vous voyez comment elle peut être d’habitude, survoltée, insupportable ? Eh bien c’est encore pire. Alors bon courage à qui sera là pour réparé les dégâts après son passage. Il n’a de toute façon pas été difficile à convaincre. Si c’est parce qu’il en a réellement envie ou parce qu’il sait que cela ne sert de toute façon à rien de lutter ? C’est une excellente question mais elle n’accorde absolument pas d’importance à la réponse. L’important c’est le résultat.

Et le résultat, c’est un tandem de silhouettes sombres qui sort d’une vieille guimbarde en lisière de la fête. On se croirait dans un vieux film, un film d’horreur, bien sûr, cela va sans dire. Ce qui ne dérange absolument pas la demoiselle. « Tiens, attrape ça. » Elle lui lance une frontale, se ceignant de la sienne quelques instants après. Dans sa veste, quelques outils, de quoi prendre des mesures et un carnet à croquis pour reproduire des choses qui peuvent sembler intéressantes. Toute de noire vêtue, elle contemple son acolyte pour la soirée. « Allez, avoue que t’es curieux aussi, non ? Genre, de savoir c’qu’ils ont préparé ? » Le chantier terminé n’est heureusement pas gardé. Alors savoir si c’est illégal pour eux d’être là … sans doute pas. Et puis même si c’est le cas … pour quel motif les inculperait-on ? Ils vont juste jeter un coup d’œil. Ils n’ont même pas fermé, même pas clôturé, il n’y a que cet énorme ruban qui sera sans doute coupé par leur Suprême (roh, ils sont vaches quand même) sous lequel la demoiselle se glisse sans le moindre mal. « Et puis t’avais quoi de mieux à faire ce soir, franchement ? » Marchant à reculons, elle lui fait signe de la rejoindre, des deux mains, trépignant comme une enfant allant à sa première foire : « Et peu importe l’activité bidon que tu vas me sortir, dans tous les cas c’était sans moi, donc vachement moins bien. » Bah quoi, il faut bien dire ce qu’il est, c’est pas avec sa famille de coinços qu’il doit s’amuser, le choupinou. Famille qui hurlerait sans doute s’ils savaient qu’il était monté avec elle en voiture. Et ce qu’elle s’apprêtait à lui faire faire. Une belle bande de rabat-joie, si vous voulez son avis. Surtout l’aîné. Urgh. Ne pas y penser, ça risquerait de lui filer la gerbe avant même d’avoir tenté de mettre un manège en marche.