Lousiane ☾ I have been to hell, and let me tell you : it was wonderful

Tu es née une belle matinée d’été. Le soleil atteignait progressivement son zénith. Une brise fraiche venait rafraichir les New-Yorkais. La chaleur était étouffante mais les sourires s’affichaient tout de même sur les différents visages. Deuxième enfant d’une famille simple et pauvre. Tu n’étais pas forcément dans les projets de vie de tes parents. Une bouche en plus à nourrir, cela peut changer une vie. Seulement, ta mère t’a de suite considérait comme un cadeau du ciel. Un don qu’il fallait préserver malgré tout.

Tu es née une belle matinée d’été. Le jazz embaumé chaque rues de ta ville. La bonne humeur pouvait se lire dans les pupilles de chacun. L’odeur des fleurs s’inhalait dans l’air. Les New-Yorkais allaient aujourd’hui, accueillir une nouvelle habitante. Encore bien petite certes, mais nouvelle tout de même. Cela faisait déjà quelques heures que ta mère était à l’hôpital accompagnée de ton père, Miroslav. Elle souffrait, mais elle savait que cette souffrance ne lui apporterait que bonheur par la suite.

Huit. Quel beau chiffre n’est-ce pas. Chiffre de la perfection, de l’infini, de l’éternité, de la résurrection…D’une vie nouvelle. Le huit, symbole d’argent, de pouvoir, d’intelligence, de force, d’audace. Il représente la vie. Il est souvent associé à la prospérité et à l’excellence. Quel bon choix pour choisir de naitre n’est-ce pas ? Tu avais donc choisi ce chiffre : le Huit. Chiffre de chance, de bonheur et surtout de puissance.

Ton premier instant sur terre a été de pleurer. Comme la plupart des enfants sur cette planète. Tu ne tarda pas à te calmer et à ouvrir les yeux. Afin de voir le sourire de ta mère et les beaux yeux bleues de ton père. Le premier jour de ta vie tu as pu voir dans leur regard leur amour si intense. Tu as pu voir leur joie. Leur fierté, leurs pleures mais surtout, ce couple soudé que tu as connu pendant des années.


Te voilà. Tu trottines dans les quatre coins de votre maison de quartier. Tes parents possèdent un petit pavillon composé de deux chambres, une salle de bain et une cuisine qui fait aussi salle à manger et salon. Tu joues des fois dehors, dans le petit carré de pelouse qui se situe derrière votre maisonnette. Au son que vous émettez, de l’extérieur on peut traduire le bonheur de cette famille. Un père qui vient de loin : Il a grandi dans une grande famille de six enfants, deux garçons et quatre filles. Son père battait sa mère. Chose que Miroslav n’a jamais accepté. C’est à l’âge de vingt ans qu’il a quitté sa famille, après avoir frappé son père à multiple reprises. Il savait que loin de ce foyer, la vie devait être bien plus chaleureuse. Il n’a pas eu totalement tord car finalement, sa vie semble bien mieux aujourd’hui même si, elle n’est pas toute rose non plus. C’est dans cette ville, remplit de building,  qu’il a rencontrait ta mère. Pendant une soirée dans un bar de la ville. Tous les jeunes sortaient ici. Ton père n’était jamais tombé amoureux avant cette femme. Puis, il a vu ta mère. Et l’électrochoc. Ta mère était magnifique ce soir là. Olivia. Olivia avec ses magnifiques cheveux ondulés et noisettes, ses yeux verts émeraude. Sa peau dorée. Elle était grande et élancée dans sa robe rouge. On ne pouvait voir qu’elle. Du moins, c’est ce que ton père a pensait en voyant Olivia. Elle était l’étoile de cette soirée. Une étoile qu’il ne pouvait pas laissé filer. C’est autour d’un verre et des éclats de rire qu’il a apprit à connaitre ta mère. Elle était née ici, à New-York. Elle n’avait rien connue d’autre mais pour elle, elle avait une certaine attirance pour la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Pour elle, la Louisiane était la plus belle partie du monde. Elle ne l'avait jamais vu, mais ses ancêtres venaient de la-bas. Et selon les histoires de famille, la Nouvelle-Orléans ressemblait à la plus belle ville du monde.  Elle était jeune à l’époque : dix-huit ans. Mais pourtant, elle parlait et se comportait déjà comme une femme. Ton père s’est retrouvé fasciné par cette femme mystérieuse. Ensorcelé.



Ta vie a perdu tout sens à tes quinze ans. Adolescence heureuse, dans une famille heureuse avec des parents qui se démènent chaque jours pour pouvoir nourrir correctement leurs enfants. Tu n’a jamais eu le luxe de pouvoir porter des vêtements de marques, des beaux bijoux ou encore de belles chaussures. Tu t’habillais normalement, avec les moyens de tes parents. Tu jalousais secrètement les filles dans la rue. Tu te demandais souvent pourquoi toi, tu n’avais pas la chance de pouvoir t’offrir ce genre d’objets. Toi aussi tu voulais brillé, posséder des diamants et des belles choses. Seulement cela n’a pas été ton cas. Et ta vie a basculé précipitamment.

Tu es rentrée chez toi en fin d’après-midi, après les cours. Tu es arrivée dans ta maison. Le Silence. Personne pour t’accueillir. Premiers mots qui sont sortis de ta bouche « Maman? » « Papa? » « Il y a quelqu’un? ». Tu t’es avancée après avoir posée ton sac sur le sol et enlevée tes chaussures. Tu es allée dans la cuisine et tu l’as vu. Et cette image te déchire encore le coeur lorsque tu y penses. Ta mère était là. En pleure. Ton frère serrait ta mère dans ses bras. ton visage s’est décomposé. Et depuis ce jour là, ton sourire à disparu à jamais. Ton père venait de mourir. Assassiné.




Qui es-tu devenue ? Est-ce bien toi ? La douce Louisiane qui courrait dans le quartier en souriant ? Est-ce bien toi cette fille là, au corps ravageur qui danse dans ce bar la nuit ? Tu es si belle avec tes yeux perçants. Mais la tristesse se lie encore à travers ce beau regard. La pénombre. Je n'aperçois plus cette lueur brillante qui miroitait au dessus de ton beau minois. Une ombre te suit maintenant. Une sorte de nuage ténébreux. J'ai entendu dire que tu avais continué tes études, après tout, tu es une gamine plutôt intelligente. Tu étais si curieuse enfant. J'ai cru comprendre que la Louisiane d'avant n'hésite plus. Elle s'est éteinte apparement. Les rumeurs disent que tu ne souries plus. Que tu es devenue une jeune femme rigide, froide et complètement impénétrable. Tu veux surement te couvrir des horreurs de la vie. Il s'avère que ce jour-là, tu as perdu ton rayon de soleil. Toi qui en était un, tu as fini par ne plus rayonner. Triste nouvelle.

Douce Louisiane devenue si rude. Sourire forcé. Yeux malheureux. Esprit sombre. Pensées ombragées. Rêves ténébreux. Vie funèbre. Il est clair que la Louisiane de quinze ans, était surement plus joviale que celle de vingt-trois ans. Tu as décidé de te couper du monde. De te concentrer sur tes études, la danse et ta pratique des rituels. Mais secrètement la nuit, tu pleures encore la mort de ton père. Tu n'es qu'une façade ma belle Louisiane. Entourée d'amis, tu restes tout de même une jeune fille fêtarde, joueuse qui aime s'amuser. Mais seulement, tu n'aimes pas ressentir la moindre émotion ou sentiment pour une personne. Tu refuses de t'attacher pour ne pas retourner dans ce sombre tourbillon. Tu te consacres maintenant à ta personne : rien que toi. Tu ne vois ta mère que très rarement. La mort de ton père a tué aussi son esprit. Elle était ravagée. Elle en a même oublié l'existence de ses enfants. Ton frère a décidé de te prendre sous son aile. Et vous êtes parti. En plus de perdre ton père, tu as aussi perdue ta mère. Son corps est présent mais son âme est morte. Morte comme toi de l'intérieur.