darkness in her frozen heart (hestia)

WHEN THE WAR BEGIN.
Les rayons du soleil traversent les vitres de verre murant le Palais céleste et viennent éclairer sa chevelure dorée. La sorcière de l’Aube s’avance entre les murs transparents pour s’introduire dans un endroit plus privé dans l’enceinte du Palais. Ce qu’elle s’apprêtait à faire n’avait rien de moral, ni de légal. Elle s’apprêtait à commettre l’irréparable, et elle en tremblait presque. Précieuse, elle avait toujours détesté faire le sale travail, mais cette fois-ci, il ne pouvait pas en être autrement. Elle devait faire les choses elle-même, car elle ne pouvait partager ses plans machiavéliques avec qui que ce soit. La tête haute, elle s’avance de sa démarche altière pour finalement trouver James en haut des escaliers. Il était tout aussi fier qu’elle et d’une prestance inégalable, de quoi rendre la sorcière d’autant plus jalouse qu’elle ne l’était déjà. « James. » siffle-t-elle, affichant un faux sourire aimable. « Hestia. » répond-t-il froidement, sans cacher le mépris qu’il ressentait pour sa cousine. Et pourquoi l’aurait-il fait ? Depuis tout petits, Hestia l’avait considéré comme un rival et ne s’était jamais cachée pour exprimer sa jalousie presque maladive envers lui. Jamais, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, ils avaient pu avoir une conversation civilisée ou une conversation qui ne soit pas terminée par une dispute. « Si tu veux bien disposer, j’ai autre chose à faire. » Lui lance-t-il, avant de se retourner vers une chose invisible, qu’il regardait en bas des escaliers. « A ta guise, cher cousin. » Le ton d’Hestia est calme. Trop calme. La sorcière fait demi-tour, elle fait quelques pas en pensant qu’il s’agissait d’un échec total, mais suite à une montée d’adrénaline, elle se retourne et s’avance d’une vitesse phénoménale vers l’homme dont elle convoite la place. Sans hésitation, elle le pousse brusquement dans les escaliers et le corps de l’héritier dévale les marches une à une, poussant quelques petits gémissements de douleurs. Son corps s’affaissent en bas des marches dans un bruit sourd, puis un silence pesant s’installe dans la pièce. Hestia reste de marbre un instant, jetant des regards autour d’elle pour s’assurer que personne ne l’avait vu, et une fois qu’elle est certaine que personne n’a été témoin de la scène un maigre sourire s’étire sur ses lippes. Si son cœur n’était pas de glace, la sorcière sentirait presque son âme se fissurer. Ses prunelles bleutées sont rivées sur la silhouette immobile à l’étage inférieur, et son sourire s’élargit à l’idée de voir rêve illusoire de régner se rapprocher.

YOU’RE MINE.
Les talons de la sorcière de l’Aube claquent sur le sol dur et froid du sous-sol d’Aurora Borealis. L’ambiance qui règne dans cet endroit n’a rien de chaleureux, mais la sorcière s’y sent à l’aise. Les couloirs d’aciers défilent et elle pénètre prudemment dans l’une des cellules. Elle frissonne, le froid venant s’emparer de sa chair, mais il ne vient pas ternir son sourire machiavélique. Hestia avait l’habitude de sourire faussement, de sourire sans vraiment être heureuse, mais aujourd’hui, il s’agissait d’un véritable sourire. Elle aimait se savoir puissante, Hestia, et elle l’était à cet instant. La sorcière était en position de pouvoir face à la jeune femme enfermée entre ses quatre murs sans fenêtre. « Tu avais quelque chose à me dire, il paraît ? » Siffle-t-elle sur le ton arrogant qu’elle emploie habituellement. Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres pour Lorcane, comme pour Hestia. Aujourd’hui, Hestia n’allait pas l’interroger, ni lui faire subir des tests pharmacologiques ou magiques pour en apprendre plus sur la magie des Red Thieves. Non, aujourd’hui, elles allaient conclure un marché. Celle qui détenait ses pouvoirs grâce à une gemme semblait fatiguée, des cernes bleutés marqués son visage et elle était d’une pâleur effrayante. Malgré cela, un petit sourire gagnait son visage lorsque sa tortionnaire lui posait la question. « Je savais que ça te ferait venir. » Les mots sortent difficilement, sans doute à cause de la fatigue combinée aux évènements qui ont précédés la conversation. « J’ai un marché à te proposer et je suis certaine que cela peut t’intéresser. » Les sourcils de la sorcière se froncent. Par les astres, qu’elle n’aimait pas ne pas être maitre de la situation. Les bras croisés, elle s’adossait au mur qui se trouvait derrière elle, les yeux rivés sur sa prisonnière. « Très bien. Dis toujours. » Encore une fois, l’arrogance perce dans le ton qu’elle emploie. Elle doute fortement être intéressé, mais elle se sent d’humeur à écouter. « Je te propose d’échanger ma liberté contre.. » Un rire résonne entre les quatre murs austères. Hestia rit. Etait-elle si idiote que ça ? Jamais, elle ne voudrait la libérer, pas tant qu’elle n’aurait pas compris comment extraire la magie des gemmes pour s’octroyer leur pouvoir. « Contre d’autres Red Thieves. » Le rire s’arrête, son palpitant loupe un battement. Contre d’autres Red Thieves, se répète-t-elle intérieurement. Son sourire machiavélique disparaît pour laisser un air perplexe s’afficher sur son doux visage. « Je te demande pardon ? » La proposition de Lorcane semble stupide, mais très alléchante. « Tu crois réellement que je serais assez stupide pour te libérer en pensant conclure un marché avec toi, alors que tu te contenteras de prendre la fuite ? » Méfiante, elle ne voulait pas se faire avoir. Clairement, la Red Thief qui se trouvait en face d’elle voulait être libre. Seulement libre. Et une fois qu’elle le serait, pourquoi s’encombrerait-elle de pourchasser les siens au lieu de fuir ? Après tout, c’est ce qu’Hestia aurait fait sans la moindre hésitation. « Fais moi boire une potion ou je ne sais quoi d’autres qui te permettra de t’assurer de ma loyauté. Il paraît que tu excelles en potion, c’est le moment de le prouver. » L’ancienne chercheuse pince ses lèvres, puis pousse un long soupir. Elle avait raison, Lorcane. Le meilleur moyen de s’assurer de sa loyauté était de lui faire boire une potion pour s’en assurer. « Très bien, nous verrons ça plus tard. Je reviendrais avec la potion, mais gardes une chose en tête, Lorcane : Même une fois dehors, tu ne seras jamais libre. Tu m’appartiens. » Sur ses mots, elle tourne les talons pour aller préparer la fameuse potion. Partagée entre excitation et méfiance, elle parcourt les couloirs d’aciers du sous-sol. Si Lorcane disait vrai, cela pouvait être une véritable opportunité, mais la Red Thief n’avait pas l’air de se rendre compte que ce marché ne ferait qu’accroître l’emprise de la sorcière sur elle.