What's up danger? (one shot)

« As for making me on it … »

Il aurait dû se casser. Oh putain il aurait dû se casser. Mais il y a un truc dans la voix de Mazen qui le fige sur place. Qu’est-ce qu’il a foutu. « By now you should know that all my weapons are marked, with a unique sigil… » Et puis le reste il l’entend pas. Nan, le reste il l’écoute pas. Parce qu’il sait qu’il s’est planté plus dur qu’il ne l’a jamais fait. Parce que peu importe ce qu’il peut prétendre, il continue d’être le gamin qui a les yeux plus gros que le ventre, qui rêve d’une vie meilleure et qui fait ce qui le chante sans devoir en ressentir les conséquences. Il comprend tout Kaz. Il comprend la réaction de Maz, la merde dans laquelle il est, et presque immédiatement, ce qu’il a à faire pour s’en sortir. Il aurait voulu protester, expliquer à son presque frère qu’il allait tout faire pour pouvoir réparer ses conneries, mais il se la ferme. Il se la ferme parce qu’il sait bien que la conversation est finie. « So it is actually farewell, not goodbye. Because that won’t mean prison or exile. » Et peut-être qu’ils sont finis aussi. Ouais, surement qu’ils le sont. Surement que c’est la fin de cette vie de merde, histoire d’entrer dans une vie encore pire – bien qu’il croit franchement pas que ce soit possible. Qui sait.

Il bouge pas, Kaz. Il passe un putain de long moment à fumer des clopes jusqu’à ce que son paquet se vide. Et puis il continue de rester là, son cerveau incapable de comprendre ce à quoi il essaie de réfléchir. Alors il finit par bouger, lentement, comme s’il est déjà sous l’influence de la drogue qu’il part chercher. C’est à peine s’il lui faut deux secondes pour mettre la main sur ce qu’il veut avant de s’élever dans les hauteurs parce que c’est encore le seul truc qui l’aide à se sentir en sécurité. Il a son toit préféré dans Greenwhich, un si haut qu’aucun soldat n’arrive à monter jusque-là. Son cul trouve une surface qui le retient avec aise et puis ses mains se mettent à rouler sans même qu’il n’y pense, son regard perdu sur l’horizon.

Elle est putain de belle cette ville de merde. Et il y pas beaucoup de trucs qui le font plus chier que ça. Parce qu’alors que sa putain de gorge continue de lui faire putain de mal, qu’il se dit qu’il a perdu son meilleur ami à cause d’une putain de connerie, bah il est bien obligé d’avouer que la vue est putain de belle du haut de son toit. La vue est floue aussi parce que la Delphi l’assomme pas mal le temps d’un moment. Il s’souvient encore du temps ou trois tires le foutaient au lit. Et voilà qu’il s’enfile un joint entier et qu’il serait capable de monter jusqu’aux étoiles. Oui, bon, le fait qu’il se pense capable d’arriver jusqu’aux étoiles montre qu’il est pas le plus on it, mais il essaie. Et alors qu’il allait s’élancer histoire de retrouver au moins l’étreinte de Blue, quelque chose attrape son regard. C’est comme si la Lune pointe un doigt bizarre sur ce bâtiment qu’il ne connait que trop putain de bien. Le genre dans lesquels tu veux pas foutre les pieds parce que t’es pas suicidaire. Mais c’est presque si elle l’appelle, cette putain de station de police. « For fuck sake… » qu’il balance en faisant demi-tour. Et puis quelque chose le frape. C’est comme s’il vient de bugger immobile sur son toit. Son cerveau tourne à la vitesse de la lumière et le voilà qui se retourne lentement vers la baraque de mort. « I’m a motherfucking genius… »

Kaseem Ben-Ashraf n’est pas un génie.

Kaseem, surtout sous l’influence de la Delphi, c’est un mec qui se croit tout permis, capable des conneries les plus larges du monde. Et c’est pour ça qu’il se pointe dans la baraque dans laquelle il s’est promis de jamais remettre les pieds. Il s’y faufile si facilement qu’il lève presque les yeux au ciel. Pour un vieux con de l’automne, la sécurité dans la maison familiale Vanserra laisse à désirer. Mais ça il le sait bien. Il le sait parce que le chemin qui le mène jusqu’à son but, c’est le même qu’il a découvert quand il a aidé Rai à fuir. Il peut pas s’empêcher de voir des flashs de ce moment qu’il arrive pas à oublier, le genre qui continue de le faire cauchemarder ici et là. Mais il continue jusqu’à trouver la salle au code inchangé depuis des années. « What a fucking idiot. » Il y reste pas longtemps, Kaz, ou du moins il prévoit pas de le faire. Mais des fois, la mère nature prend le dessus, et il se souvient soudain de la pire bouteille de jus qu’il s’est enfilé avant que sa nuit ne devienne une des pires de sa vie. Et sa vessie aussi, elle s’en souvient. Il descend la fermeture de son pantalon, s’apprête à pisser sur le plus gros tas d’armes qu’il a jamais vu, et puis il se retient. « Think of the consequences, Kaz, » qu’il balance pour lui-même. Alors il fait demi-tour, prend le chemin de la sortie avec la marche du gars qui manque clairement de se pisser dessus, mais aussi qui veut pas laisser de preuves de son crime. Un génie, qu’il parait.

positif 1 : Il a beau être con, il n’empêche que même avec une vessie pleine, il est silencieux comme un chat et ressort par le même passage duquel il est entré sans même se faire remarquer. Quel beau gosse.
negatif 1 : Alor qu’il tourne le coin d’un couloir, sa marche bancale le force à faire plus de bruit qu’il ne faudrait, attire un agent de sécurité à qui il ne faut quelques secondes pour arriver. Sauf qu’il le voit pas. Il est juste devant lui, et il voit que dalle. Parce que Kaseem a sorti un parapluie qui fait des merveilles. Il attend. Il attend jusqu’à ce que le garde ne s’éloigne, et puis il se faufile vers la sortie.

A peine arrivé dehors, il s’élance, fait quelques rues, et laisse échapper un soulagement audible. Il se rend compte alors qu’il a pas vérifier que l’objet qu’il vient de récupérer, c’est le bon, parce que même s’il s’est souvenu de pas laisser d’évidence chez le vieux con, il a clairement des limites dans les choses dont il peut se souvenir. Son téléphone brille entre ses doigts alors qu’il envoi des messages à Allen qui, à son habitude quand Kaz se lance dans une merde, répond avec une vitesse presque inhumaine.

positif 2 : Malgré sa galère, son frère lui confirme qu’il a mené la première partie de la mission a bien, et il peut pas s’empêcher de se filer un high five a lui-même.
negatif 2 : Il est définitivement pas un génie, et voilà qu’il a filé plus de boulot à son frère, ce qui lui plait moyen. « Sorry dude, come on… » Il a beau essayer de s’expliquer Kaz, Allen lui offre le silence radio.

Il finit par retrouver la station de police, Kaseem. Il la fixe un long moment, se prend à envoyer un message à Blue avant d’y rentrer, comme si quelque chose au fond de lui lui annonce que, peut-être, il va faire une autre connerie – le genre dont il revient pas. If you eat my orange chocolate I’ll actually kill you. Et voilà tout ce qu’il lui balance. Le genre de message qui semble sans intérêt. Le genre de message qui lui annoncera que, peut-être, quelque chose ne va pas. Mais il a pas le temps de continuer à retarder son plan. Alors le parapluie s’ouvre et il s’élance.

Heureusement qu’il est tard et qu’il est rapide, l’humain, parce qu’il arrive à échapper à tous les sorciers qui se trouvent dans la réception, s’assure de ne pas leur rentrer dedans. Son visage est couvert d’un bout de tissu sans intérêt qui le protègera si jamais… Il veut pas y penser.

si 2 positif : Allen lui file des infos via une oreillette qui l’a électrocuté au moins quatre fois déjà. Mais son le rire de son frère suffit à le pousser de l’avant.
si 2 negatif : Allen ne lui offre que des informations basiques, claires, rien de plus rien de moins. En gros il boude toujours.

Le voyage de Kaseem au fil des couloirs est presque trop facile. Peut-être en raison de l’heure, peut-être juste parce qu’il a le cul bordé de nouilles et que sa chance finira par s’épuiser. Il ne sait pas trop et, franchement, il veut pas trop savoir. Planté devant la salle qu’il cherche, il attend patiemment que les codes de son frère se faufilent entre les lignes de l’automne. « Ready ? » « Fuck me, » qu’il murmure à peine. « I’ll take it as a yes. » Et voilà que la porte clique. Et voilà que la porte s’ouvre. Et voilà que le rebelle s’élance, rangeant son parapluie. Le temps est compté. La surface est en shut down. Alors qu’il entre dans la petite pièce, c’est presque si le flingue l’attendait. Il y en a qu’un. Un seul pauvre bout de métal qui a manqué de détruire sa vie. Un seul pauvre bout de métal qui risque de le tuer dans les minutes qui suivent. Rapide, il s’en empare, en dépose un autre, et puis repart.

positif 3 : Le couloir est encore vide quand il y retourne. Les mots d’Allen résonnent à son oreille et il prend le chemin que ce dernier lui annonce. A chaque fois qu’il tourne un coin, il entend les flics sur ses talons. Mais il ralentit pas. C’est l’adrénaline qui le pousse de l’avant, la Delphi qui l’empêche de sombrer sous le stress, et sa connerie qui l’aide à pas douter de lui.
negatif 3 : Il l’attend. Juste là. Il voit les flammes avant qu’il ne voit le flic, Kaseem. Il les voit et les évite autant qu’il peut, ce qui n’empêche pas qu’elles lèchent le bas de son dos. Il retient un hurlement de douleur alors que quelque chose dans sa poche s’excite. Soudainement, les flammes s’éteignent. Pris par la surprise, le policier ne voit pas le premier coup venir. Et c’est comme ça qu’il s’enfuit, le rebelle. Ses coups sont si précis qu’il parvient à le faire sombrer le temps d’un moment. Juste assez pour qu’il puisse s’enfuir.

Il court, l’humain. Mais il court en rond. Ce qui, quand t’essaie de pas te faire chopper par les méchants, est loin d’être idéal. Sauf qu’il peut pas se casser jusqu’à ce qu’Allen lui file le all clear. Il a besoin qu’il lui dise que tout est bon, que la mission est finie, qu’il peut se casser.

si 2 positif : « Clear. » « Fuckin’ yes ! » Il l’hurle presque, Kaz. Nan, il le hurle vraiment alors qu’il détruit un faux plafond et s’y faufile rapidement. Il entend les soldats derrière lui. Il les entend alors qu’il monte sur les toits. Il les entend alors qu’il sort de la station. Il les entend alors qu’il s’élance dans la nuit. Quelques flammes le touchent ici et là. Quelques balles se glissent contre sa chair sans vraiment lui faire trop mal. Et puis il finit par disparaitre au sein de la nuit.
si 2 negatif : « Fuck… » « Whaddya mean fuck? Delta? » « It’s cause of your fuck up, Bravo. » « I NEVER FUCK UP ! » Et le voilà reparti. Plan B. Comme lui. Plan Bravo. Faut qu’il trouve une salle de contrôle. Faut qu’il supprime des fichiers de la source, parait-il. Lui il pense que c’est un connerie qu’Allen lui a balancée pour se venger de l’avoir fait chier toutes ses années. Mais il a pas trop le choix. Il la trouve sans trop de problèmes, la salle. Il y fout la clef sans problème aussi. Sauf que cette putain de clef, il lui faut une minute pour faire ce qu’elle doit faire. Et ça, c’est long. Il finit ambushed. Alors que l’ordi laisse échapper un petit ding qui annonce que son boulot est fini, quelqu’un le trouve. Les bureaux le protège le temps qu’il prépare une échappatoire. « Left door’s open. » L’information vient avec un clic qui met l’homme en mouvement immédiatement. Il y arrive jusqu’à la porte. Il la franchit. Il la referme. Elle se verrouille avant que le flic ne l’atteigne. Sauf que la balle, elle, elle l’a bien touché. Il vacille, se tient au mur un moment. Son abdomen se serre par reflexe, comme si la douleur force les muscles à s’y mettre. « Bravo, move it! » Il inspire. Il expire. Sa main tremblante sort le parapluie qui manque de se briser. Qu’il fonctionne ne serait-ce que le temps qu’il s’échappe. Par pitié. Il est lent, Kaz. Il est si lent. Après ce qui semble être des heures, il trouve le toit sur lequel les soldats patrouillent avec hargne. Par il ne sait qu’elle magie, il parvient à leur échapper. Il retrouve la rue, incapable courir comme il le devrait. L’homme au parapluie. Invisible aux yeux des curieux. Voilà ce qu’il devient. Voilà ce qu’il est.